“En Afrique, les petits agriculteurs ramènent les arbres – Canada’s National Observer”
Une nouvelle analyse de données satellitaires et d’études sur le terrain révèle que les petits exploitants agricoles d’Afrique ramènent les arbres sur leurs terres agricoles. Malgré les conseils des gouvernements qui préconisent de retirer les arbres des champs pour faire de la place aux cultures, les agriculteurs laissent les arbres se régénérer sur leurs terres, ce qui permet d’améliorer les sols, d’augmenter le rendement des cultures et d’offrir une meilleure vie à leurs familles. Cette tendance n’est pas seulement bénéfique pour les agriculteurs, mais aussi pour les économies locales, la biodiversité et le climat mondial. Les arbres plantés sur les terres agricoles peuvent capturer et stocker jusqu’à quatre tonnes de carbone de l’atmosphère chaque année.
La recherche, menée par Florian Reiner et une équipe internationale de collègues de l’université de Copenhague, a révélé qu’au moins 29 % de la couverture arborée en Afrique se trouve “en dehors des zones précédemment classées comme forêts”. Ces arbres sont pour la plupart des arbres naturels disséminés dans les prairies de savane, les terres cultivées et les pâturages. Auparavant, ces arbres étaient invisibles pour la science de la télédétection.
L’analyse fait partie d’un projet à long terme visant à créer une base de données mondiale des arbres poussant en dehors du couvert forestier continu. L’inclusion de ces arbres dans les modèles climatiques est essentielle pour quantifier leurs stocks de carbone et comprendre leur impact sur le budget mondial du carbone.
La transformation des terres agricoles africaines a commencé dans le sud du Niger, où les agriculteurs ont commencé à laisser pousser des semis et des racines d’arbres à côté de leurs cultures. Cette pratique, connue sous le nom de régénération naturelle gérée par les agriculteurs (RNGA), a permis la croissance d’environ 200 millions d’arbres supplémentaires dans des paysages auparavant dépourvus d’arbres. La régénération naturelle gérée par les agriculteurs a depuis été adoptée dans de nombreux autres pays du continent, ce qui a permis d’augmenter considérablement la densité des arbres dans les exploitations agricoles.
L’épineux d’hiver, qui améliore la fertilité des sols et ne concurrence pas les cultures pour l’eau et les nutriments, est particulièrement apprécié des agriculteurs. Au Mali, au Sénégal et en Éthiopie, les systèmes agroforestiers intégrant des arbres ont créé des parcs denses et des paysages ressemblant à des forêts.
Malgré le succès de la FMNR, ces arbres restent largement ignorés par les défenseurs de l’environnement, les forestiers et les gouvernements. Il est nécessaire de faire connaître les millions d’arbres présents dans les petites exploitations agricoles africaines et de reconnaître leur contribution à la fertilité des sols, à la productivité des cultures, à la biodiversité et au stockage du carbone.
Alors que les forêts africaines continuent de disparaître, le succès croissant de la FMNR montre que les agriculteurs reconnaissent la valeur des arbres et les restaurent à grande échelle. Ces efforts des petits exploitants devraient constituer l’épine dorsale des efforts visant à reverdir l’Afrique et à créer un avenir plus durable pour le continent.