Résumé : Protéger la faune sauvage pour réduire les risques d’une nouvelle pandémie, selon le Wild Africa Fund
Le Wild Africa Fund a appelé à des actions urgentes pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages, la déforestation et le changement climatique afin de réduire le risque de transmission de maladies par les animaux à l’avenir. Le Fonds a souligné que l’Afrique est particulièrement vulnérable en raison de facteurs tels que la croissance démographique, l’urbanisation rapide, la déforestation et le commerce de la viande de brousse. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé une augmentation de 63 % des épidémies zoonotiques, telles qu’Ebola et la variole du singe, dans la région entre 2012 et 2022 par rapport à la décennie précédente. En outre, plus de 60 % des maladies infectieuses humaines proviennent des animaux. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que les maladies zoonotiques ont causé des pertes économiques supérieures à 100 milliards de dollars rien qu’au cours des deux dernières décennies.
Peter Knights, directeur général du Fonds pour l’Afrique sauvage, a souligné la nécessité de s’attaquer à ce problème urgent : “Les maladies zoonotiques telles que le COVID-19, l’Ebola, l’anthrax, la fièvre jaune, le virus de Marburg et la variole du singe sont de plus en plus répandues en Afrique et dans le monde entier. Les scientifiques affirment qu’il existe environ 700 000 maladies zoonotiques inconnues qui peuvent potentiellement passer de l’animal à l’homme”. M. Knights a souligné l’importance d’éduquer les consommateurs urbains sur les dangers de la consommation illégale de viande de brousse et d’appliquer les lois visant à protéger les habitats de la faune sauvage. Il a également insisté sur la nécessité de trouver d’autres sources de revenus et de protéines pour ceux qui chassent le gibier.
Le Fonds a attiré l’attention sur les récentes épidémies en Afrique, notamment l’anthrax, la variole du singe et le virus de Marburg, ainsi que sur la pandémie actuelle de COVID-19, qui rappellent la menace importante que représentent les maladies zoonotiques. Le gouvernement nigérian a émis un avis déconseillant la consommation de viande de brousse à la suite d’une épidémie d’anthrax qui se serait propagée à partir d’animaux dans le nord du Ghana.
Le Wild Africa Fund mène actuellement une campagne de sensibilisation utilisant les médias conventionnels et sociaux pour souligner l’interconnexion de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Mark Ofua, porte-parole du Fonds, a souligné le rôle du Nigeria en tant que plaque tournante du trafic illégal d’espèces sauvages et la nécessité d’adopter de nouvelles lois sur les espèces sauvages, de renforcer l’application de la législation et de sensibiliser le public afin de lutter contre le commerce illégal de viande de brousse et de protéger l’environnement. Il a souligné que la destruction des écosystèmes et l’empiètement sur les habitats des animaux augmentent le risque de propagation des maladies zoonotiques au sein de la population humaine, en particulier lorsqu’il n’existe pas d’immunité contre ces agents pathogènes.
En conclusion, le Wild Africa Fund préconise la protection de la faune et de la flore sauvages afin de réduire les risques d’une nouvelle pandémie. Il est essentiel de s’attaquer au commerce illégal d’espèces sauvages, à la déforestation et au changement climatique pour atténuer la propagation des zoonoses et préserver la santé humaine, les économies et la sécurité mondiale.