L’Afrique doit avancer plus vite que le reste du monde vers une nouvelle économie où le rapport au savoir et à l’acquisition de compétences va être radicalement modifié.
L’impact de la crise Covid sur les systèmes éducatifs a encore creusé davantage l’écart entre un service public dont les défaillances se sont accrues et une offre privée qui bien que très fortement touchée a su tant bien que mal réagir et s’adapter.
La crise Covid n’est cependant qu’un élément de plus qui, jusqu’à présent, a eu fort heureusement en Afrique un impact sanitaire limité, mais des conséquences économiques et sociales qui restent difficiles à évaluer et qui risquent d’amplifier les dynamiques en cours. Elle est ainsi venue « s’ajouter » à la rapidité des changements liés à la démographie, qui se traduit par une urbanisation effrénée et des migrations intra-africaines de plus en plus massives vers les zones de croissance. Elle a aussi mis en lumière le recours massif au numérique qui conduit à des mécanismes accélérés de destruction, de création et de transformation d’emplois. SUITE
Le télétravail, comme ailleurs, est devenu, sinon une norme, une nouvelle modalité et non une exception. Plus vite que dans les pays développés où les questions d’ajustement, offre et demande d’emploi, sont pourtant loin d’être résolues. La main d’œuvre va donc devoir changer d’emploi régulièrement, plus rapidement, et adapter ses qualifications de nombreuses fois dans une carrière professionnelle. La question de la formation tout au long de la vie s’impose alors comme une nécessité incontournable.
L’offre éducative est donc appelée à évoluer pour accompagner ces changements. Elle reste encore fortement diplômante et trop générale, car historiquement construite dans une perspective d’intégration dans l’emploi public. Elle reste peu réceptive, sinon réfractaire, aux changements et aux innovations pédagogiques, et très peu imprégnée d’une culture économique et encore moins entrepreneuriale qui doit devenir la norme par nécessité et non par dogmatisme ou idéologie.