Se rendre à une soirée où vous ne connaissez personne, décrocher un entretien réseau, demander une recommandation… les gestes simples d’un bon networker vous tétanisent. Bilan, vous vous contentez des réseaux sociaux professionnels virtuels. C’est bien mais pas suffisant pour réseauter efficacement.
Quand on connaît l’importance du réseau dans une recherche d’emploi, il n’y a pas d’autre choix que d’essayer de se débarrasser de l’appréhension que l’on ressent face au networking. Et la première façon de lutter contre cette peur, c’est de la comprendre.
Les raisons de cette crainte
On peut commencer par évoquer notre culture judéo-chrétienne qui nous apprend à ne rien demander à des gens qu’on ne connaît pas ou à ne pas aborder des inconnus ? Et, ne dit-on pas que la curiosité est un vilain défaut ? « Or faire du réseau, c’est justement être curieux », insiste Véronique Duprey, président de ActifRéso, cabinet spécialisé dans la formation et le conseil en stratégie de réseautage.
Et puis, en France, « le mot réseau n’a pas une connotation positive. On l’associe souvent à réseau mafieux, réseau de prostitution, etc. Derrière ce terme plane une impression de mystère. Quand certaines unes de grands hebdos titrent sur “Les réseaux de Macron”, etc… c’est perçu comme une sphère élitiste d’où les gens se sentent exclus », analyse Hervé Bommelaer, auteur de Trouver le bon job grâce au réseau, (Eyrolles, 2015).
Comment vaincre la peur du networking
1-Se faire accompagner : l’idée n’est pas d’y aller avec une personne qui vous tienne la main pendant toute la soirée, mais avec un binôme qui vous servirait de mentor. De par son expérience de ce type d’événement, il pourrait vous guider et vous aider à entrer en contact. En le regardant faire, vous y trouverez sans doute une source d’inspiration.
2-Une visite de courtoisie : l’idée c’est d’y aller une fois pour voir comment les autres font du réseau dans la vie réelle. Cela vous permettra de défricher les us et coutumes d’une soirée réseau. Ce jour-là vous serez observateur et la prochaine fois, vous passez à l’action.
3-S’entraîner avec des entretiens à faible enjeu : « pour se rassurer, mieux vaut taper des premières balles d’échauffement. Dans le cas présent, on préférera se rendre à ses premiers entretiens réseau avec des connecteurs plutôt qu’avec des décideurs », recommande Hervé Bommelaer, consultant en outplacement du cabinet Enjeux Dirigeants.
4-Se connaître soi-même : l’exercice est évidemment compliqué mais avant de se pointer dans une soirée réseau, vous devez être capable de vous résumer et de vous valoriser en quelques minutes. « Ne faites pas un pitch uniquement sur votre job mais parlez de ce que vous aimez faire et réussissez dans vos vies pro et personnelle », recommande Véronique Duprey. Le tout en 1 minute maximum.
5-Préparer sa venue : pas question de débarquer sans connaître la liste des intervenants de la conférence ou des tables rondes. « Croisez le nom des intervenants avec votre propre réseau. Vous avez peut-être des connaissances en commun qui pourraient vous mettre en relation sur place », illustre cette experte en stratégie réseaux.
6-Se fixer un objectif : vous n’êtes évidemment pas là par hasard. « Un job, une mission, une recommandation, etc, il est indispensable de savoir ce que l’on cherche dans un réseau afin de réseauter plus sereinement », insiste Hervé Bommelaer.
7-Accepter de recevoir : si vous craignez de ne pas être à la hauteur dans la posture du demandeur, mettez vous dans la peau du receveur, en acceptant de recevoir une ou deux personnes lors d’entretien réseau. Vous constaterez ainsi qu’il n’y a rien d’insurmontable à solliciter et à mener un entretien réseau et qu’il s’agit d’une relation donnant-donnant. De quoi là encore faire retomber la pression que vous vous mettez. SUITE