La récente conférence régionale organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, la Banque Mondiale, le Centre pour l’intégration en Méditerranée et le British Council a abouti sur un ensemble constats et résolutions. Les différents intervenants ont relevé l’importance d’une gouvernance efficace dans une région de Mena où les taux de chômage des jeunes sont les plus élevés, à comparer à d’autres régions : 21% des jeunes chômeurs en Moyen Orient et 25% en Afrique du Nord. «Les diplômés de l’enseignement supérieur représentent 30% des chômeurs», ont affirmé, unanimes, experts, professeurs et universitaires.
Compte tenu de cette situation, des propositions ont été faites à même d’identifier les options alternatives de politiques permettant «l’amélioration de la gouvernance» ainsi que l’assurance qualité dans l’enseignement supérieur, voie primaire vers des économies et des sociétés «concurrentes». Il est également question de développer, d’une part, les compétences dans divers domaines tels que la planification institutionnelle, l’évaluation de la performance, la gestion financière et l’internationalisation.
D’autre part, les intervenants ont mis en exergue la nécessité de planifier stratégiquement pour attirer la participation de représentants institutionnels de la région Mena ne participant pas encore dans le projet, et explorer les synergies potentielles entre les programmes et faciliter les connexions entre les initiatives. Aussi la conférence a été l’occasion pour le réseau de 113 établissements d’enseignement supérieur de partager et de discuter les meilleures pratiques et les succès qu’ils ont rencontrés dans l’introduction de mesures visant à développer la gouvernance institutionnelle. Il est également question de mettre en place la 2e version de la carte de positionnement de la gouvernance des universités. Cette carte d’identification axée sur la qualité, le management de l’université, son ouverture sur l’environnement social et économique, son financement et l’audit, a permis à 22 universités algériennes de se positionner par rapport à ces critères.
Pour M. Tahar Hadjar, ce programme vient à point nommé pour «nous permettre de réformer le secteur, le moderniser et consolider la qualité d’enseignement». Il explique que les réunions cycliques qu’organise la Banque mondiale faciliteront l’adaptation aux nouvelles pratiques du terrain, la formation de la ressource humaine des universités. De son côté, le responsable de la Banque mondiale, Shantayanan Devarajan, relève le paradoxe des universités du MENA qui jadis alimentaient les meilleurs universités mondiales par de brillants étudiants, avant de ne vivre de nos jours une faiblesse en matière de formation. «Seule une université du Mena, dit-il, figure parmi les 500 meilleures soumises au classement mondial.»
Par ailleurs il convient de préciser que la conférence est organisée conjointement par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et de prestigieux organismes, tels que la Banque mondiale et le ainsi que d’autres experts internationaux et partenaires, notamment le British Council, l’UNESCO et l’Association des universités arabes.
Fouad Irnatene
Source: http://www.elmoudjahid.com