L’épidémie d’Ebola a emporté ses deux parents et cinq de ses frères et sœurs. John, 13 ans, vit désormais chez sa tante et veut devenir médecin « pour sauver des gens ». L’école a repris fin 2015, mais entre temps l’uniforme de John est devenu trop petit et sa tante n’a pas assez d’argent pour en racheter un… Il nous raconte son histoire.
« J’ai attrapé le virus par mon frère, j’avais très mal. Des douleurs dans les articulations, des maux de tête… J’avais tellement chaud. Je vomissais et allais aux toilettes très souvent. J’ai cru que j’allais mourir. J’ai survécu, mais j’ai été le seul à m’en sortir parmi ceux de ma famille qui ont attrapé le virus. Ebola a emporté, en un an, mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs… j’ai aussi perdu un oncle et deux tantes. »
Depuis, John vit toujours dans son village – Pate Bana Marank, l’un des plus touchés de Sierra Leone – mais chez sa tante Adamse, avec son petit frère et sa petite sœur qui ont eu la chance de ne pas contracter le virus. Il a attendu avec impatience la reprise de l’école, le deuxième trimestre ayant été reporté pendant 8 mois à cause de l’épidémie, mais fin 2015, quand le grand jour est arrivé… son uniforme était devenu trop petit !
Faire face à l’ « après-Ebola »
Comme tous les garçons de 13 ans, John grandit vite. « Mon uniforme date de l’année dernière et il est déchiré de partout. Ma tata l’a recousu, pour que je puisse faire la rentrée, mais il est trop court… Je vais le porter quand même jusqu’à ce qu’on puisse m’en acheter un nouveau ».
Malheureusement, si Adamse a fait de son mieux pour racommoder les trous, il n’y a rien qu’elle puisse faire pour les ourlets trop courts… et elle ne sait pas quand elle aura les moyens d’offrir un nouvel uniforme à John. Depuis qu’Ebola a emporté plus de 119 personnes du village (sans compter ceux qui, au plus fort de l’épidémie, sont partis dans la brousse et qui n’ont pas été comptabilisés), elle a 24 personnes à sa charge : « J’ai perdu beaucoup de proches. En plus de mes 7 enfants, je prends soin de 4 enfants de ma sœur, 5 enfants de mon frère, 4 enfants de mon autre sœur… et mon père est à la maison également. »
Adamse a fait un prêt d’environ 3 millions de Leone (soit 670€) de marchandises pour les vendre sur le petit étal qu’elle a installé devant sa maison afin de subvenir aux besoins de sa grande famille. Mais les affaires tournent au ralenti… Alors elle fait aussi pousser du cassava (manioc) et de l’arachide dans sa petite ferme. « Après la moisson du cassava, si j’arrive à bien vendre, je pourrai acheter un nouvel uniforme à John » explique-t-elle.
L’aide de l’UNICEF grâce à vos dons
Au-delà de ses activités de réponse à l’épidémie d’Ebola (formation de plus de 34 000 professeurs en matière de prévention au virus, mesures de sécurité et soutien psychosocial, installation de près de 25 000 postes de lavage des mains pour les écoles, fourniture de matériel de nettoyage…), l’UNICEF a également fourni 1,8 million de kits scolaires, comprenant stylos, crayons, cahiers d’exercices, règles, gommes, etc. Et soutenu le gouvernement dans l’émission de programmes radio permettant aux enfants de continuer d’apprendre à la maison pendant l’épidémie.
« Si je suis vivant aujourd’hui, c’est grâce aux médecins qui m’ont aidé et se sont bien occupé de moi, poursuit John. Quand je serai grand, je veux être docteur, parce que j’adore les docteurs et je veux bien m’occuper des gens moi aussi. Je dois étudier si je veux y arriver, alors je ne veux pas manquer l’école. Pour ça j’ai besoin d’aide, alors je suis content d’avoir reçu des livres et des stylos ! », conclut-il dans un sourire timide.
Envie d’aider John et d’autres enfants comme lui à pouvoir aller à l’école ?
Vous pouvez dès maintenant faire un don en ligne, ou encore acheter l’une de nos « Happy Box », grâce auxquelles seront envoyés sur le terrain des cahiers, des crayons… ou même toute une « école en boîte », qui permet à un enseignant et 40 élèves de faire classe quelles que soient les conditions ! Merci de votre soutien !
Source: https://www.unicef.fr/