Marius Youbi, qui étudie à l’université d’Aarhus, a été expulsé vers le Cameroun pour avoir dépassé de 90 minutes la durée de travail hebdomadaire autorisée. Il ne lui restait que deux trimestres à valider pour obtenir son diplôme.
Le Danemark a durci sa politique migratoire, et tient à le faire savoir. Marius Youbi, un étudiant camerounais en génie électrique a été expulsé vers son pays d’origine pour avoir dépassé le nombre d’heures permis pour un travail à temps partiel. Le jeune homme de 30 ans, qui étudiait à l’université d’Aarhus, a été arrêté par les services de l’immigration et sommé de quitter le Danemark.
Marius Youbi travaillait à temps partiel comme agent d’entretien afin de financer ses études, puisqu’en tant qu’étudiant non ressortissant de l’Union Européenne, ses frais de scolarité s’élevaient à plus de 6 000 euros par trimestre. Le jeune homme a donc dépassé de 90 minutes la durée de 15 heures de travail hebdomadaire autorisées. Il ne restait à l’étudiant que deux semestres à valider pour obtenir son diplôme.
«Marius Youbi est l’un de nos meilleurs étudiants»
L’histoire de cet étudiant a ému une partie du pays. Son université a tenté de faire infléchir les services de l’immigration, en vain. «Marius Youbi est l’un de nos meilleurs étudiants», a souligné le recteur Brian Bech Nielsen dans une lettre adressée en décembre à l’administration. Une pétition a également été lancée en sa faveur, décrivant le jeune homme comme «quelqu’un de très gentil et talentueux, apprécié de tous ceux qui l’ont rencontré et qui n’a besoin que de deux semestres supplémentaires pour terminer ses études». Elle aurait, selon The Guardian ,recueilli plus de 18 000 signatures. En réponse, Jesper Wodschow, un porte-parole de l’agence danoise pour l’immigration, a rappelé que la décision avait été prise «conformément aux règles en vigueur».
«Mon travail est gâché: quatre ans et demi sont partis en fumée»
Juste avant son départ pour le Cameroun, le sept janvier dernier, Marius Youbi a fait part de sa peine à la radio danoise. Le jeune homme s’est dit «triste et déçu». «Mon travail est gâché: quatre ans et demi sont partis en fumée. J’ai construit quelque chose ici au Danemark. J’y ai beaucoup d’amis, de la famille que je laisse derrière moi. C’est difficile de dire au revoir à tant de choses», a-t-il expliqué. Il a toutefois ajouté qu’il ne perdait pas espoir, et espérait pouvoir revenir au Danemark pour reprendre ses études.
Des politiques migratoires de plus en plus strictes
Alors que près de 18 500 demandes d’asile ont été enregistrées au Danemark l’année dernière, le pays a récemment renforcé le contrôle à ses frontières pour réduire l’afflux de réfugiés. Comme le rappelle The Guardian, le Parti populaire danois, une formation populiste et anti-immigration qui a recueilli 21% des voix aux dernières élections de juin et a soutenu plusieurs gouvernements minoritaires successifs, pousse le Danemark à durcir sa politique migratoire.
Les services de l’immigration danois sont actuellement en train d’examiner la plainte d’un autre étudiant étranger. Shalik Ram Bhattarai, un Népalais de 28 ans, a lui aussi du quitter le pays avec sa femme et son fils de trois ans parce qu’il avait dépassé, tout comme Marius Youbi, le nombre d’heures autorisées pour un travail à temps partiel.
Source: http://etudiant.lefigaro.fr/ – Etudier au Danemark