SUISSE – Des emplois déguisés en stages non payés, c’est la nouvelle réalité en Suisse. Connu à l’étranger, ce phénomène devient ici aussi un passage obligé avant un premier emploi. Ainsi des jeunes universitaires qui ont terminé leurs études acceptent des stages non payés pendant un an ou deux, faute de trouver un premier emploi rémunéré. Mais comment font-ils à 28 ou 30 ans sans salaire ? Plongée dans le monde des nouveaux esclaves du travail.
Camille, 24 ans, master en relations internationales avec mention, quadrilingue: stages non payés dans le monde des organisations internationales. Marion, 29 ans, master en communication visuelle, quadrilingue, stage de 6 mois non payé dans un musée cantonal. Thomas 28 ans, études en histoires de l’art et relations internationales: 18 mois de stages payés 3fr de l’heure pour une organisation non gouvernementale. A presque 30 ans, certains, faute de salaires, ont dû retourner vivre chez leurs parents.
“Dans ces stages on demande des formations complètes, plusieurs compétences, plusieurs diplômes, des exigences identiques à un premier emploi. Donc, si c’est un véritable emploi, ça mérite salaire”, estime François Lefort, Vert-Genevois qui, préoccupé par le phénomène a déposé une motion au Grand Conseil genevois. Les inspecteurs du travail, eux, craignent un système de sous-enchère salariale.
Certains secteurs sont particulièrement touchés par cette problématique : la culture, la communication et le marketing, les organisations internationales et les ONG, ainsi que les start-up.