« Contrôle d’assiduité sur les bourses très insuffisant », « lacunes de l’offre de logement aux étudiants », « déficit du service de restauration universitaire »… Le diagnostic que la Cour des comptes porte sur l’action des 28 centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de France est sévère. Et la solution proposée, dans le rapport annuel publié mercredi 11 février, radicale : confier leurs activités aux universités.
Pour la juridiction administrative, en effet, les problèmes constatés sont souvent dus à la multiplicité des acteurs et à la déresponsabilisation des universités. Ainsi de la négligence dans le contrôle des étudiants boursiers. L’Etat consacre 1,78 milliard d’euros aux bourses sur critères sociaux, souligne la Cour. En contrepartie, les 635 000 étudiants qui en bénéficient sont supposés suivre sérieusement leurs études.
Or, déplore l’institution, « le contrôle d’assiduité est notamment conduit de façon inefficace et inéquitable ». « La situation actuelle, poursuit-elle, introduit une inégalité de traitement entre les boursiers et encourage les fraudes. En l’absence de contrôle sérieux de la part des établissements, le ministère ne peut pas évaluer la proportion d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur dans le seul but de bénéficier d’une bourse. » Sur certains campus, ils sont nombreux. Dans Le Monde du 28 mai 2013, par exemple, Anne Fraïsse, présidente de l’université de Montpellier-III, estimait le nombre de « faux » étudiants boursiers à 700 sur 5 000 en première année.
Pas assez de logements
Autre point soulevé par l’institution de la rue Cambon, « le déficit de la restauration s’accroît, et c’est la principale cause des difficultés financières » des Crous, car cela plombe l’excédent par ailleurs « fragile » dégagé par l’activité « logement ». En cause, la baisse de fréquentation, notamment : 46 millions en 2013-2014 contre 53 millions de repas servis en 2008-2009. La Cour a aussi constaté que certains restaurants étaient soit surdimensionnés, soit mal répartis sur le territoire. Elle estime enfin que « le cadre national de gestion des personnels ouvriers n’est plus adapté au caractère cyclique de la restauration, et conduit les Crous à créer des emplois précaires ».
Les rapporteurs soulignent enfin « l’insuffisance » de l’offre de logements aux étudiants : 7 % d’entre eux seulement sont logés par les Crous. Le constat n’est pas nouveau. Deux plans gouvernementaux ont été lancés, en 2004 et en 2012. Mais ceux-ci ont pris du retard et, surtout, ils n’ont « pas permis de corriger les inégalités territoriales ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2015/02/11/les-etudiants-boursiers-doivent-etre-plus-serieusement-controles_4574199_1473685.html#bhbepiO26wyqyzGM.99
Elisa
“La Cour a aussi constaté que certains restaurants étaient soit surdimensionnés, soit mal répartis sur le territoire. Elle estime enfin que « le cadre national de gestion des personnels ouvriers n’est plus adapté au caractère cyclique de la restauration, et conduit les Crous à créer des emplois précaires ».”
Une conséquence de la fermeture des restaurants universitaires de centre ville, sympatiques et de garder ces imenses RU, des zones universitaires