L’absence de prise en charge des problèmes de vue est lourde de conséquence : échec scolaire, détérioration de leur qualité de vie, absence d’autonomie, exclusion de la vie sociale…Elle pèse sur l’avenir des enants et les empêche de vivre l’enfance auxquels tous les enfants devraient pourtant avoir droit.
« La grande pauvreté ce n’est pas seulement la faim, c’est aussi la maladie et les opportunités manquées au long de la vie. 150 millions de personnes dans le monde ont besoin d’une paire de lunettes. Beaucoup d’enfants ne peuvent aller à l’école pour cette raison. De même, beaucoup d’adultes ne peuvent travailler et subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. C’est ce que je veux changer.» C’est avec ce plaidoyer que Martin Aufmuth, un professeur de physique allemand, a présenté son projet One Dollar Glasses. Un projet qui lui a permis de remporter le premier prix du Siemens Stiftung Award, une compétition internationale qui récompense les solutions technologiques innovantes qui peuvent être mises en place dans les pays en voie de développement.
L’idée de One Dollar Glasses est toute simple : arriver à mettre au point une paire de lunettes qui ne coûte pas plus d’un dollar à fabriquer afin qu’elles puissent trouver place sur le marché local, dans les pays en voie de développement. Ces lunettes sont toutes simples : elles sont composées de deux verres de polycarbonate très résistants (dont la correction va de -6 à +6 dioptries) clipsés sur une monture faite d’un fil d’acier inoxydable recouvert de plastique avec deux petites perles colorées pour customiser le tout. Seules différences avec les lunettes « normales » : les branches ne se plient pas et il n’y a pas de petites plaquettes sur le nez.
Cette simplicité de fabrication permet de former des opticiens sur place, pour qu’ils puissent les faire eux-mêmes, en moins de 15 minutes, et avec une très faible dépense en énergie. La dotation du programme Siemens Stiftung Award permettra d’investir dans les machines nécessaires pour cintrer les lunettes. Celles-ci seront ensuite vendues aux alentours de 7 dollars la paire afin que l’opticien puisse vivre de son métier.
Lancées à l’origine en Ouganda et au Rwanda, les lunettes à un dollar vont maintenant être proposées en Tanzanie, au Burkina-Faso et en Bolivie.