Le cabinet EY s’est penché sur ce qui attire étudiants, chercheurs, dirigeants d’entreprise, créateurs de start-up et créatifs qui s’expatrient. Paris a des atouts pour ces catégories, mais doit encore s’améliorer.
Étudiants, chercheurs, dirigeants d’entreprise, créateurs de start-up et créatifs. Autant de talents que les capitales mondiales se disputent. Pour la première fois, le cabinet EY a étudié pour l’association Paris-Ile de France Capitale économique la performance et les stratégies de 44 métropoles au niveau mondial pour attirer et retenir ces fonctions à haute valeur ajoutée. «Global Talent in Global Cities» montre que Paris n’a pas à rougir… mais qu’elle peut encore s’améliorer.
• Auprès des étudiants, sa cote est bonne. Troisième sur le podium après Londres et Singapour, Paris Ile-de-France fait la différence avec ceux qui arrivent juste après (New-York, San Francisco, Boston et Los Angeles) sur «la vie étudiante, son rayonnement pour les étudiants francophones et le coût relativement peu élevé des études». Ses deux handicaps: sa difficulté à retenir les étudiants une fois diplômés et le «relatif déficit de culture économique dans nos enseignements supérieurs», note l’étude EY. Pour les étudiants étrangers les opportunités de carrière et de rémunération sont le critère d’attractivité principal d’une métropole (59%).
• Paris est également au 3ème rang mondial également pour les classes créatives (les scientifiques, les ingénieurs, les architectes, les designers, les artistes…). «Cette performance est due à son dynamisme culturel, mais aussi technologique, même si son attractivité créative est pénalisée par un écosystème entrepreneurial jugé moins attractif».
• Quand il s’agit d’attirer les dirigeants économiques, la concurrence est plus rude: Paris arrive alors au 5ème rang (après New York, Tokyo, Londres et Sans Francisco). L’étude souligne que le contexte économique stagnant, la fiscalité et la faible compétitivité des rémunérations n’ont pas totalement eu raison de la diversité de l’économie française et de «la concentration de sièges mondiaux dans des secteurs historiques comme l’énergie, le luxe ou les transports». Mais note que «la dynamique de recentrage des QG européens s’est faite en faveur de Londres, Bruxelles et Amsterdam».
• C’est auprès des chercheurs et des créateurs de start-up de que «le défi» est le plus important. Paris tombe pour ces deux catégories au 6ème rang (derrière Boston, Séoul, New York, San Francisco et Shanghaï). Chercheurs et entrepreneurs qui s’expatrient cherchent avant tout (à 88%) une meilleure qualité de vie -ils peuvent la trouver chez nous-, mais aussi la disponibilité de fonds pour la recherche (84%) et une meilleure rémunération (77%) -et là, c’est plus compliqué… En matière de rémunération des chercheurs, la France se situe loin derrière le continent nord-américain notamment, «avec un écart de 45% entre les rémunérations de chercheurs en France et aux États-Unis», souligne l’étude. «Si l’écosystème d’innovation francilien n’a objectivement rien à envier à celui de Londres, seuls 4% des investisseurs internationaux estiment que Paris Ile-de-France est en mesure de faire émerger le prochain Google, contre 12% pour Londres et 22% pour Shanghaï», relève Marc Lhermitte, associé chez EY.
27-11-2014
Source: Le Figaro