CONAKRY – Le retard accusé dans l’ouverture des classes en Guinée à cause de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola n’est pas sans conséquences. Plusieurs enseignants dans les écoles privées sont au chômage depuis plus de quatre mois. Au micro d’Africaguinee.com, certains parmi eux ont exprimé leurs difficultés après plusieurs mois sans travail, donc sans salaire.
Ils sont nombreux ces jeunes, étudiants ou sortants d’Université sans emplois qui donnent des cours dans les différents établissements scolaires de la capitale guinéenne. Avec ce métier, ils arrivent à subvenir à leurs besoins. Mais aujourd’hui, ils vivent difficilement cette période d’épidémie d’Ebola, qui a occasionné le report sine-die de l’ouverture des classes en Guinée.
« Si tu ne travailles pas, on ne te paye pas dans les écoles privées. C’est la règle. Ça fait plus de cinq mois maintenant y compris les vacances nous sommes à la maison et on attend», s’est lamenté Soriba 2 Sylla, professeur de français dans une école privée de la place.
M. Sylla est marié et père de trois enfants. Il explique à notre reporter qu’aujourd’hui, il tire le diable par la queue et se demande comment joindre les deux bouts.
Cet autre jeune professeur d’histoire et de géographie, n’est pas en marge de cette situation de galère. Amadou Barry exprime son amertume : « Je suis confronté à beaucoup de difficultés, parce que le seul emploi que j’ai, c’est l’enseignement au niveau du privé. Ça fait deux mois que je ne travaille pas, c’est vraiment difficile. Il y a certains professeurs parmi nous, qui habitent dans les maisons en location et qui sont mariés », s’exclame-t-il, ajoutant qu’il n’y a pas d’autres emplois. ‘’La plupart des sociétés étrangères qui recrutent sont partis, à cause de l’épidémie Ebola’’, déplore M. Barry.
Face à cette triste réalité, ces enseignants affirment être obligés de prendre des dettes un peu partout pour survivre. Ils appellent le gouvernement d’œuvrer rapidement pour l’ouverture des classes.
Au ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’Education civique, c’est le silence radio quant à la date de la prochaine rentrée des classes.
La coordination nationale de lutte contre Ebola a annoncé récemment une série de mesures visant à limiter les risques de propagation du virus dans les milieux scolaires. Le Gouvernement guinéen a promis qu’une année blanche n’est pas envisagée. Cependant, aucune date n’a pour l’instant été fixée pour la rentrée des classes.
BAH Aïssatou