Les étudiants de l’université de Béjaïa ont marché hier par milliers, à l’appel de la Coordination locale des étudiants (CLE), pour exiger la réintégration de 600 de leurs camarades, exclus cette année pour «retard pédagogique», imposer un libre accès au mastère, et dénoncer par la même occasion la dégradation des conditions socio-pédagogiques.
Dans une organisation parfaite, 6 à 7000 étudiants ont marché du campus Targa Ouzemmour vers le siège de la wilaya aux cris de «A bas l’exclusion», «Université du peuple», ou encore «Serraqin, kheddaine oui goulou moussayirine» «des voleurs qui se disent des dirigeants».
Devant le siège de la wilaya, des étudiants ont pris la parole pour exprimer leur ras-le-bol. «Nos gouvernants n’hésitent pas à renflouer les caisses du FMI mais jugent contre productif de dépenser l’argent pour l’enseignement supérieur, nous exigeons donc la réintégration de tous les exclus et l’amélioration des conditions socio-pédagogiques», a martelé Younès, membre de la CLE. Un autre étudiant a dénoncé la «démission» des autorités locales, à leur tête le premier responsable de la wilaya, responsables, selon lui, «de tous les maux que connaît la région».
A rappeler que l’administration universitaire a exclu au début de l’année quelque 3000 étudiants pour retard pédagogique, avant d’en reprendre une partie. Ceux qui restent sont entrés dans un mouvement de protestation qui a conduit antérieurement à maintes fermetures des deux campus que compte l’université de Béjaïa.
Le recteur Saidani Boualem, qui campe toujours sur sa position d’exclusion, a réduit le mouvement à une initiative désespérée d’un «petit groupe de perturbateurs», a-t-il dit sur les ondes de la radio locale.
M.H. Khodja
Source: http://www.elwatan.com/