Ecoles fermées, études stoppées nettes, impossibilité d’assister aux examens. C’est une année scolaire perdue pour tous les écoliers, collégiens, lycéens et étudiants des pays touchés par Ebola.
L’éducation des enfants mise en péril ?
En 2002, s’achève au Sierra Leone une terrible guerre civile de dix ans, qui a laissé derrière elle un pays ravagé. Aujourd’hui, 12 ans plus tard, alors qu’un système éducatif effectif avait été reconstruit, la population s’inquiète de revoir leurs efforts anéantis et leurs rêves de voir leurs enfants éduqués partir en fumée. Le Libéria se trouve dans une situation similaire, sorti d’une deuxième guerre civile depuis quelques années.
Ces habitants, et notamment les femmes, sont conscients du risque pour l’avenir de leurs enfants s‘ils commencent à être déscolarisés. Ces mères étaient, à l’époque des guerres civiles, de petites filles qui ont dû arrêter l’école, et qui n’ont jamais pu y retourner. Leur déscolarisation définitive était la conséquence du manque de professeurs, d’infrastructures scolaires et de moyens, suite aux ravages d’une guerre. Mais c’est aussi la conséquence de leur statut de fille dans un pays en état d’urgence : l’école n’est plus la priorité pour les parents. Elles sont alors sujettes aux mariages forcés, grossesses précoces, exploitations sexuelles ou travail forcé.
Si la situation persiste, de plus en plus de jeunes vont être tentés de trouver un travail rapidement plutôt que d’attendre pour repasser des examens qui ne sont pas encore reprogrammés. Il y aura de la sorte des milliers de décrocheurs, des enfants qui traîneront dans les rues, s’exposant aux risques suscités.
Face au risque de déscolarisation massive, les étudiants ne sont pas prêts à se laisser
En Sierra Leone, le Gouvernement, via son Ministère de la santé et de l’éducation, a trouvé une alternative aux cours à l’école : des cours à la radio. L’enseignement et l’apprentissage à la radio semble un bon moyen à première vue pour pallier à ce défaut d’éducation : les regroupements et les contacts physiques sont ainsi limités.
Mais un premier obstacle est vite apparu : dans ce contexte difficile pour les familles, lorsque l’achat d’une tasse de riz pour une journée est déjà compliqué, celui d’une radio avec des piles l’est encore plus. Autre difficulté de taille : la nécessité pour certaines matières, notamment les mathématiques, de pouvoir visualiser les symboles et les formules. Ils seraient donc nécessaire d’accompagner les cours radiophoniques par des vidéos téléchargeables sur internet ou disponibles sur CD, sachant que chaque village dispose d’un lecteur DVD ou d’un ordinateur portable pour voir les films.
Ceux et celles qui avaient beaucoup d’espoir dans leur avenir se sentent totalement perdus face au néant éducatif qui s’ouvre à eux. Il faut vite trouver une autre alternative. Ces jeunes sont prêts à jouer un rôle dans cette crise et à aider le Gouvernement à mettre en place des solutions pour empêcher leur pays de faire marche arrière dans le domaine de l’éducation.
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Source: http://www.planfrance.org/