Depuis la prise de pouvoir d’une junte militaire dans le royaume en mai dernier, la lutte contre le crime de lèse-majesté, puni par la loi, est devenue une priorité.
Le crime de lèse-majesté est pris très au sérieux en Thaïlande. La législation du pays asiatique est une des plus sévères au monde en la matière, et occasionne de très nombreuses poursuites et condamnations depuis près d’une dizaine d’années. Depuis l’arrivée d’une junte au pouvoir dans le royaume, en mai 2014, la loi de lèse-majesté est appliquée de façon encore plus drastique. Dernier jugement en date, celui d’un étudiant thaïlandais condamné à 30 mois de prison à cause de la publication d’un message sur le réseau social Facebook.
«Le juge l’avait initialement condamné à cinq ans de prison, mais comme il a reconnu les fait, la peine a été réduite de moitié», a déclaré un responsable de la cour criminelle de Bangkok ayant condamné l’étudiant. Le jeune homme de 24 ans avait été interpellé en juin pour avoir posté un message jugé antimonarchiste sur sa page Facebook en mars. Il était en détention depuis, étant considéré comme une menace à la sécurité nationale. Les personnes accusées de lèse-majesté se voient refuser le plus souvent toute liberté sous caution.
Le roi Bhumibol Adulyadej, 86 ans, qui jouit auprès de certains de ses sujets d’un statut de demi-dieu, est protégé par une des législations les plus sévères au monde, qui punit le crime de lèse-majesté de 15 ans de prison. Depuis sa prise de pouvoir le 22 mai, la junte militaire fait la chasse à ses opposants, et la lutte contre le crime de lèse-majesté est devenue une de ses priorités, dans un contexte d’incertitude liée à la succession du roi, hospitalisé.
Amnesty International dénonce un nombre «sans précédent» de poursuites pour lèse-majesté, avec au moins 14 personnes inculpées depuis le putsch, dont plusieurs placées en détention. Plusieurs autres ont été condamnées: un musicien s’est vu infliger en août 15 ans de prison pour des propos jugés insultants envers la monarchie postés sur Facebook en 2010 et 2011 et deux étudiants sont emprisonnés depuis plus de 70 jours pour avoir joué en 2013 une pièce de théatre qui aurait diffamé la monarchie. Ils seront jugés prochainement.
Source: http://etudiant.lefigaro.fr/