FRANCE – Les étudiants français qui poursuivent leurs études au Canada francophone bénéficient de tarifs spéciaux. En effet, depuis 1978, un accord bilatéral entre le Canada et la France permet aux étudiants français de payer comme les Québécois, soit environ 2 000 euros par an, quand les autres étrangers versent 10 000 euros par an. De la même façon, les Québécois qui étudient en France jouissent de la gratuité universitaire.
Au début, le nombre d’étudiants québécois en France était à peu près le même que les étudiants français ici. Mais de 2006 à 2012, les étudiants québécois en France n’ont pas été plus de 350 par an. Les étudiants français au Québec sont passés de 6420 en 2006 à 11 370 en 2012. L’écart ne serait pas problématique si 100 % des étudiants français choisissaient de s’établir au Québec. Nous serions en présence d’une efficace politique d’immigration francophone.
Mais ce n’est pas le cas : moins du quart d’entre eux s’enracine au Québec. Le Québec finance donc les élites d’un pays du G8. Cela coûte, chaque année, près de 100 millions de dollars (30 autres millions servent aux exemptions pour des pays francophones d’Afrique, pour l’Inde, la Chine, etc.).
Face à la crise économique, le Canada souhaite faire des économies sur ce point. D’autant plus que le nombre d’étudiants français ne cesse d’augmenter dans la Belle Province: en hausse de 90% depuis 2006, ils sont désormais 12 000. A tel point que selon le gouvernement, ce privilège fait aux jeunes Français représente un manque à gagner de 75 millions de dollars.