Les Guinéens du Havre sont loin d’être indifférents à l’épidémie d’Ebola. Car c’est en Guinée Conakry qu’elle a surgi et ce pays est l’un des plus touchés. « Normalement je devais partir pour un stage au Libéria, j’ai annulé. D’autres Guinéens ont annulé leurs projets de voyage en Guinée pour un stage, un mariage ou la fête d’intégration des nouveaux étudiants qui a été reportée », explique El Hadj Bah, un étudiant qui est aussi un jeune homme très actif au sein du Réseau des Guinéens de France. Précisons que le Libéria est un pays frontalier de la Guinée et que c’est l’Etat le plus concerné par Ebola.
El Hadj reste en contact avec ses parents, en Guinée : « Nous sommes en quête d’informations. Nous lisons la presse, nous suivons ce qui se passe à la télé. Depuis cet été, nous échangeons là-dessus et je leur demande s’ils connaissent quelqu’un qui est malade ».
Une vingtaine de familles, 80 étudiants
Au Havre, la communauté guinéenne, ce sont « environ quatre-vingts étudiants et peut-être une vingtaine de familles ». Que ressentent actuellement toutes ces personnes alors qu’il est question chaque jour d’Ebola dans les médias ? « De l’inquiétude », répond El Hadj. « On échange avec les nouveaux arrivants : on a la presse et la télé, mais la personne qui est sur le terrain a plus de détails. Ils ont été convoqués par l’infirmerie de l’Université, les anciens aussi ».
Les maladies, les étudiants guinéens en parlent entre eux, mais parfois c’est en blaguant, un bon moyen d’éviter la psychose…
« La diaspora
se mobilise »
Face à l’épidémie, les Guinéens du Havre et de France ne sont pas inactifs : « La diaspora se mobilise, elle récolte des fonds pour les envoyer aux ONG. On a organisé un tournoi de foot et un concert à Paris pour ça ». C’est aussi une solidarité familiale qui s’exprime actuellement : « En Guinée beaucoup d’activités économiques sont arrêtées et les Guinéens de la diaspora envoient plus d’argent qu’avant à leurs familles ».
Ce contexte économique actuel préoccupe beaucoup El Hadj : il craint un isolement de son pays si l’épidémie s’intensifie et, notamment, la suppression des transports aériens internationaux qui pourrait alors se produire. Mais il nourrit aussi un espoir : celui que bientôt la découverte d’un vaccin permette d’enrayer l’épidémie…
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30/11/2014