Cameroun – Le taux de réussite au baccalauréat cette année 2013 oscille autour de 53% ; c’est ainsi que des milliers de nouveaux bacheliers vont entamer leur cycle universitaire dans les mois à venir. Nombreux sont encore ceux qui ignorent la filière même qu’ils choisiront à l’université pourtant les préinscriptions débuteront dans quelques mois.
C’est un véritable embouteillage qui se crée dans leur esprit car le choix de la filière subit des influences de divers ordres. Ainsi plusieurs voies de filières à choisir s’ouvrent dans les esprits pour desservir cet embouteillage. Devra-t-on emprunter la voie des parents pour réaliser ce qu’ils ont toujours rêvé de faire dans leur vie ? Devra-t-on suivre la voie que nous propose notre vocation ou notre passion ? Devra-t-on suivre la voie du mimétisme pour faire la même filière que nos amis, frères ou entourage ? Devra-t-on suivre la voie de la complaisance pour faire une filière dite supérieure et réservée à une catégorie de personnes ? Ou finalement devra-t-on suivre la voie de filière qui s’arrime mieux aux réalités socio-économiques de notre pays et de notre continent ?
Alors que les écoles de commerce se créent suivant une progression géométrique, les écoles d’industrie et d’art se créent suivant une progression arithmétique au Cameroun et en Afrique en général. Ce phénomène a tendance à biaiser l’orientation des jeunes bacheliers qui courent de plus en plus vers les filières managériales, oui tout le monde veut être gestionnaire. Mais si tout le monde est manager :
Qui aura alors la charge d’assurer une sécurité alimentaire à l’Afrique au vu de ses milliers de d’hectares de terre cultivable ?
Qui aura la charge d’assurer une véritable couverture médicale aux enfants d’Afrique ?
Qui aura alors la charge d’exploiter les ressources minières, halieutiques et forestières de notre continent ?
Qui aura la charge de développer l’immense potentiel culturel et touristique dont regorge l’Afrique ?
Il grand temps de rejeter les faux stéréotypes tels que l’emploi idéal serait de travailler dans un bureau en costume cravate, l’agriculture est un métier des paysans et des pauvres gens, seules les compétences étrangères peuvent explorer et exploiter notre sous-sol, seules les compétences étrangères peuvent construire les gros édifices de notre continent…
L’idéal serait de choisir une filière par passion ou vocation mais la réalité socio-économique actuelle de notre continent nous impose d’exercer des métiers qui auront un impact direct sur l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Le développement de notre pays et de notre continent en général nécessite un pas impératif à marquer dans la grande course de l’industrialisation et de l’innovation. Gardons très clair dans notre esprit que le décollage de l’Afrique se fera par les africains armés de courage et de bonne volonté ou ne se fera pas !
A.W. pour ExcelAfrica
Juillet 2013