En Côte d’Ivoire le taux de chômage de la population active s’élève à 15,7 %. Le chômage touche un nombre important de personne notamment les jeunes et la situation ne s’est pas améliorée avec la crise post-électorale que le pays vient de traverser.
4.500.000 voici le nombre de chômeurs que compte la Côte d’Ivoire et sur ce chiffre assez inquiétant il faut compter plus de 3.800.000 jeunes. Le chômage est donc la plaie qui gangrène le vécu des jeunes Ivoiriens qui au fil des 20 dernières années marquées par les crises militaires à répétition et les querelles politiques ne savent plus à quel saint se vouer. « Aujourd’hui vous ne pouvez pas vous imaginez combien de jeunes Ivoiriens sont bardés de diplômes. Certains sont même allés étudier à l’étranger et sont revenus avec un bagage intellectuel et des qualifications utiles pour ce pays ! Pourtant nous sommes tous frappés par la même maladie : le chômage » constate Koffi Arsène un ancien étudiant de l’Université de Cocody-Abidjan. Selon les jeunes ivoiriens, le manque d’investissement dans la création de nouvelles entreprises est l’une des premières causes du chômage. « Sous le règne du Président Houphouët, la Côte d’Ivoire avait des grandes entreprises de type SODE (Société d’Etat). Ces dernières offraient du boulot aux jeunes diplômés et des activités pour les ouvriers à la base. Toutes ces entreprises ont été privatisées avec des réductions drastiques de la main d’œuvre. Certaines d’entre elles n’existent plus et rien n’a été fait pour les remplacer ! » s’indigne Konaté Issa un informaticien. Ils ne manquent pas de pointer également du doigt le rôle des politiciens qui pendant ces vingt dernières années ont instrumentalisé la jeunesse. Les jeunes Ivoiriens ont voué un culte à la facilité convaincu qu’il fallait s’engager en politique pour réussir ! La Côte d’Ivoire a également une réputation de pays où l’éducation est au rabais. L’absence de structures crédibles de formation et des diplômes de moins en moins reconnus explique aussi ce chômage. Les rares entreprises qui peuvent donner des emplois stables boudent les diplômés Ivoiriens.
“Nos pistes de solution”
Pour lutter efficacement contre le chômage, les jeunes Ivoiriens proposent des pistes de solution utiles aussi bien au gouvernement qu’aux jeunes eux-mêmes. L’auto-emploi et la création des PME est la première des solutions. Jean Claude Anzian est disquaire et il soutient que seules les initiatives privées pourront aider les jeunes à s’en sortir. « Il serait impossible pour tous d’avoir du travail dans un bureau climatisé : chacun doit donc penser à créer sa propre entreprise. Bien sûr les jeunes auront besoin de soutien financier et à ce niveau l’Etat pourrait créer des fonds de garanti pour faciliter le crédit » nous explique le jeune homme. Les entreprises dont parle Jean Claude sont des petites unités de ramassage d’ordure, des groupements agro-pastoraux, des garages modernes ou des espaces de lavage-auto. Les jeunes Ivoiriens demandent l’assainissement de la filière éducation pour que cesse la fraude, les pots de vin et la tricherie aux examens et concours. Ils invitent le gouvernement à attirer les multinationales en opérant une reforme du code de l’investissement et en réduisant les taxes et l’impôt qui plombe encore l’économie nationale. Enfin ils demandent que les vastes chantiers agricoles pour les cultures de rente soient relancés avec plus de sérieux pour opérer une réelle relance économique par l’agriculture.
SUY Kahofi Abidjan, ExcelAfrica