Appeler un recruteur au téléphone, ça se fait, et ça marche. Voici 5 approches qui ont permis à des candidats de se démarquer en appelant directement un DRH ou un consultant.
Basique : “Je voulais juste vérifier que vous aviez bien reçu ma candidature et…”
Banal ? Pas tellement. « Beaucoup de candidats n’osent pas appeler, ne serait-ce que pour vérifier que leur CV est bien arrivé », confie Nadia Boutaleb, associée au cabinet AlterView Conseil à Lille. Les candidats ont peur de déranger… à tort. « Récemment encore, j’ai reçu près de 150 candidatures pour un poste de commercial et j’ai privilégié ceux qui m’appelaient en direct », rapporte la consultante du cabinet de recrutement. Reste, évidemment, à transformer l’essai en faisant passer en direct au recruteur les informations qui l’intéressent. « Le meilleur sera celui qui en profitera pour glisser un « pitch » bref et efficace sur son profil, poursuit cette consultante en recrutement. Je peux ainsi juger du talent d’un commercial en observant comment le candidat va me démarcher moi. »
Le bon point : “Je vous appelle de la part de…”
Appelle-t-on toujours un recruteur pour demander un poste ? Pas forcément. Du moins, pas directement, quand on peut faire jouer son réseau. Pour se démarquer, Olivier de Clermont-Tonnerre, consultant et co-auteur du livre Réussir votre entretien de recrutement, suggère aux candidats une approche du genre : « C’est Monsieur Z, avec qui j’évoquais l’idée d’évoluer vers le contrôle de gestion, qui m’a recommandé de vous rencontrer pour prendre auprès de vous certains renseignements sur le marché. » Objectif : décrocher un rendez-vous, et plus si affinités. « Il y a un côté flatteur à se voir demander des conseils… et il est plus difficile pour votre interlocuteur de vous le refuser… si vous êtes recommandé. »
Culotté : “Je souhaite vous rencontrer 15 minutes, pas une de plus”
Quoi qu’il en soit, Yves Maire du Poset invite les candidats à ne jamais oublier un impératif. « La principale angoisse de votre interlocuteur, c’est la gestion de son temps », observe ce consultant en recrutement, auteur de L’art de parler de soi. Pour se démarquer auprès d’un recruteur, il invite les candidats à préparer une argumentation, courte et efficace, pour le convaincre qu’il n’a pas grand-chose à perdre en les recevant. Exemple : évoquer une approche originale ou un benchmark sur un sujet cher à son interlocuteur. Et, surtout, conclure d’un imparable : « Je souhaite vous rencontrer 15 minutes, pas une de plus. »
Pragmatique : “Vous ne m’avez pas oublié, j’espère !”
On doit l’anecdote à Laurent Rodriguez. Qui sait de quoi il parle. Adjoint responsable au pôle recrutement de Groupama, il a justement été embauché après un ultime coup de téléphone. « Sans nouvelles après mon entretien, j’ai relancé mon interlocuteur par téléphone. » À condition de rester souriant et courtois, cet appel peut faire toute la différence. « Il se trouve que la décision n’avait pas été prise. Ma candidature trainait encore sur une pile. J’ai eu raison de me rappeler à son bon souvenir. »
Persévérant : “Voilà pourquoi vous auriez tort de ne pas me donner ma chance…”
Plus étonnant enfin, Yves Maire du Poset cite le cas d’une candidate carrément repêchée… après une réponse négative. Après avoir passé un entretien pour un poste de cadre au sein d’un laboratoire pharmaceutique, elle n’a pas été retenue. Le recruteur craignait qu’elle n’ait pas l’expérience nécessaire. « La candidate n’a pas hésité pas une seconde quand elle a reçu par courrier un retour négatif. Elle a pris son téléphone et a rappelé l’accueil de l’entreprise, en demandant à parler à la personne qui l’avait reçue. Elle a invoqué une nouvelle fois sa motivation, son savoir-faire et sa capacité d’apprentissage. Le recruteur a accepté de la revoir… et a fini par l’embaucher.
Céline Chaudeau © Cadremploi.fr