Comment reconstruire sa vie quand on a été réfugié ou déplacé ? L‘éducation est-elle encore primordiale quand sa vie est en jeu ? Peut-on apprendre dans un camp de réfugiés ? Selon les Nations unies, plus de la moitié des personnes déplacées dans le monde sont des enfants, la plupart vive dans des conditions catastrophiques sans accès à l‘éducation. De nombreuses organisations occupent le terrain pour les aider. Mais que peut-on faire d’autre pour les aider ?
Syrie : des écoles dans des camps de réfugiés
Des milliers de familles syriennes ont fui vers les camps de réfugiés pour échapper aux violences en Syrie. Elles vivent sous des tentes sans même les installations de base. Leurs conditions de vie sont terrifiantes, surtout pour les jeunes traumatisés par ce qu’ils ont vécu.
Dans le camp de Zaatari en Jordanie vivent 45.000 familles syriennes. L’UNICEF a monté des écoles des classes allant de la primaire au secondaire pour les 4500 jeunes Syriens. Des enseignants jordaniens et syriens assurent les cours. Le financement est assuré par plusieurs pays.Leur espoir: rentrer chez eux et retrouver une vie normale. L‘éducation constitue ici un moyen d’améliorer leur vie.
New York : un réseau pour l‘éducation dans les situations d’urgence
Une bonne coordination entre les différentes organisations qui aident les familles déplacées apporte de meilleurs résultats. C’est pourquoi nous avons rencontré à New York le docteur Lori Heninger, directrice de l’INEE, un réseau d’agences pour l‘éducation. Objectifs: fournir une éducation de bonne qualité, pertinente, appropriée et pour chacun dans les situations d’urgence. Sur 61 millions d’enfants du primaire qui ne sont pas scolarisés, 40% résident dans des zones de conflit : Tchad, Syrie, Afghanistan, au même en Amérique centrale, si l’on considère la violence armée comme un conflit. Même quand la survie est en jeu, l‘éducation demeure primordiale explique-t-elle :“Quand une personne est déplacée, elle le reste en moyenne 17 ans. Sachant qu’il faut 3 à 4 ans pour apprendre à lire et à compter, on se rend compte que nous perdons beaucoup d’enfants s’il n’y a pas d‘éducation. Et l‘éducation ce n’est pas seulement des enfants dans une classe, c’est leur fournir un enseignement de qualité.”
La communauté internationale se concentre désormais sur l’accès à l’enseignement primaire avec un objectif : d’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.
Sud Soudan : une réfugiée devenue top-model
Alek Wek est aujourd’hui un célèbre top model. Une vie, une notoriété qu’elle n’aurait jamais imaginé quand en 1991, elle fuit avec sa famille à Londres pour échapper à la guerre civile qui frappe le Sud Soudan. Alors comment a-t-elle fait pour transformer sa vie ? Son histoire peut-elle inspirer d’autres femmes affectées par un conflit ?
Elle a été la première mannequin noire à faire la couverture du magazine “Elle” dans les années 90 et se sert depuis de sa notoriété pour servir les causes humanitaires.
En juillet 2012, l’ancienne réfugiée retourne au Sud Soudan. Dans un village situé près de sa ville natale de Wau, Alek a pu constater par elle-même l’aide apportée par les interventions humanitaires et le besoin impérieux d’accès à l‘éducation.“Avoir été une enfant réfugiée avec ma famille, marchant pendant des heures à travers champs, dans les bois, juste pour essayer d‘être en sécurité, sans avoir grand chose avec nous. Je sais ce que ressentent les autres déplacés qui n’ont pas eu autant de chance que moi.”
Ici, 64% des enfants âgés de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisés, et ils ne sont que 10% à terminer l‘école primaire, un taux parmi les plus bas au monde. Les filles sont les plus vulnérables.
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01/02/13