TÉMOIGNAGE – En janvier 2012, Jessie, internaute de «20 Minutes», nous confiait son quotidien de jeune diplômé au chômage. Un an après, qu’est-ce qui a changé?…
France – Janvier 2012. Les chiffres du chômage tombent, mauvais, surtout pour les moins de 30 ans. C’est loin d’être une surprise pour les internautes de 20 Minutes, qui ont alors été plus de 100 à témoigner. Jessie était l’une d’entre eux. Un BTS Negociation et Relation Client en poche, la jeune fille nous racontait alors sa galère, sans emploi depuis sa sortie d’école. Un an après, alors que les chiffres du chômage sont au plus haut, Jessie a-t-elle décroché le job de ses rêves? Nous avons recontacté la candidate.
«Des employeurs abusifs»
«Je parle couramment anglais et j’étais la meilleure élève de ma promotion» écrivait-elle au début de l’année 2012, incrédule. Pourtant, à cette époque, à chaque entretien, Jessie se heurte à un mur, même pour un stage. «On exige un niveau BAC+4 ou +5. Pour un recrutement en cabinet spécialisé pour les cadres, je comprendrais, mais pour une agence d’intérim, un BTS commercial est tout à fait adapté», estimait alors Jessie. «Ou alors, on exige une expérience d’un an voire plus en agence d’intérim, poursuivait-elle. Pourquoi chercher un stage si on a déjà plus d’un an d’expérience?»
Dans une certaine incompréhension du fonctionnement du monde du travail, Jessie décrivait une situation «dommageable pour les candidats et des employeurs abusifs» face à des candidats qui comme elle, «ont vraiment la passion du secteur et pourraient s’investir à 200%». Cet objet de passion, pour Jessie, c’était (ironiquement) le recrutement. La jeune fille souhaitait travailler en agence d’intérim, en Ile-de-France où elle avait «suivi [son] compagnon».
«Un CDD déjà renouvelé»
Depuis son dernier témoignage, Jessie l’écrit elle-même, «beaucoup de choses ont changé». Séparée de son ami, la jeune fille a déménagé à Montpellier, un mois après avoir témoigné pour 20 Minutes. Et, bonne nouvelle, elle a un emploi «dans un important groupe pétrolier où l’on me confie quelques responsabilités» précise-t-elle. Pour l’instant embauché en CDD jusqu’au mois de mai, elle espère décrocher «Le» CDI. «Mon CDD a déjà été renouvelé, écrit-elle comme un bon présage, en tout cas ma responsable et moi ferons tout pour que je sois titularisée».
Installée dans l’Hérault, Jessie a choisi de faire confiance à Pôle emploi. Elle a suivi le programme «Objectif emploi». Accompagnée par une conseillère («c’est elle qui a vu l’offre d’emploi»), la jeune fille a mis trois mois à décrocher un poste. «Je pensais ne pas avoir ma chance, se souvient-elle. J’ai passé un entretien de recrutement, cela se jouait entre moi et une autre candidate, un peu plus expérimentée, finalement c’est l’autre qui a été prise… pour les lâcher trois jours après! Quelle aubaine pour moi!»
Satisfaite, Jessie estime «correct» son attente de trois mois, «pour une ville où la situation de l’emploi est tendue» selon elle. «Je conseille de ne pas hésiter à tenter sa chance avec le Pôle emploi. Cette prestation est un peu contraignante si vous avez des obligations personnelles, mais si vous tombez sur le bon conseiller, c’est tout bénéf.» Toujours persévérante, la jeune fille rappelle aussi, que ne pas avoir d’emploi, signifie aussi souvent ne pas avoir de logement. «Une femme sans emploi qui vient de se faire larguer a très peu de chances de trouver un logement sur Montpellier à un prix décent… Il m’a fallu négocier et convaincre le propriétaire que ma motivation était grande pour trouver un emploi, la preuve!»