Alors que les bourses d’études à l’étranger sont attribuées selon les critères bien déterminés de mérite des candidats, le flou plane sur l’attribution des bourses d’études à l’étranger aux lauréats des humanités.
En effet, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a déjà octroyé 32 bourses à l’étranger au cours de l’année académique 2011-2012. Les bénéficiaires sont essentiellement les finalistes des humanités.
Cependant, des irrégularités s’observent au niveau de l’établissement des listes alors que les bourses de la coopération suivent des critères bien déterminés, basés sur l’ordre de mérite des candidats.
Des informations émanant des milieux proches de l’administration de l’université, la majorité des heureux bénéficiaires des bourses d’études sont les enfants des professeurs de l’université du Burundi ou des dignitaires dont les capacités financières susceptibles de payer des études à l’étranger sont incontestables.
Des étudiants à double nationalité ayant déjà bénéficié d’une autre bourse de leur patrie d’origine sont aussi éligibles à l’obtention d’une autre bourse. Il s’observe aussi que des étudiants ayant réussi avec la mention satisfaction ont été privilégiés au détriment de ceux qui ont obtenu la mention « distinction ». Le critère de mérite a ainsi été occulté.
Les disparités ethniques, provinciales ou régionales ne manquent pas pour tout couronner. Ce sont toutes ces formes d’irrégularités qui ont poussé le ministre Julien NIMUBONA à saisir la cour anticorruption pour mener des investigations sur le dossier des irrégularités relatives à la gestion des bourses à l’université du Burundi.
Dans sa correspondance n° 610.1/2372/2012, le ministre a indiqué au commissaire principal de la cour anticorruption que son ministère dispose des documents qui attestent depuis quelques années que l’établissement des listes des bousiers est émaillé d’irrégularités.
Signalons que le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a pu sauver un montant très substantiel au profit du trésor public, en débusquant les fraudes au niveau de la perception des bourses.
Certes, le ministre est animé de bonne foi et de volonté manifeste, il n’en demeure pas moins qu’il a encore du pain sur la planche, tellement il a encore d’efforts à fournir pour que la bonne gouvernance ait vraiment d’assises dans son ministère.
5/12/12
Source: Conapes