Le Conseil de gouvernement a adopté, jeudi dernier, un projet de décret fixant les conditions d’octroi des bourses d’études et les modalités d’allocation des crédits nécessaires auprès de l’Office national des œuvres universitaires et sociales. Un texte qui veut en finir avec les discriminations dans l’octroi des bourses. Il vise également la revalorisation des montants qui, jusqu’aujourd’hui, demeurent dérisoires.
L’attribution des bourses d’études se fera désormais selon des critères bien définis et transparents. Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier, a adopté le projet de décret fixant les conditions d’octroi des bourses d’études et les modalités d’allocation des crédits nécessaires auprès de l’Office national des œuvres universitaires et sociales. L’objectif escompté est «de garantir une plus grande égalité des chances entre les étudiants», comme l’a annoncé Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. En effet, ce texte vise à donner un nouvel élan au processus de distribution des bourses de l’enseignement supérieur et à mettre fin à la discrimination qui régnait en la matière depuis des décennies. Outre les conditions d’octroi, le décret prévoit la revalorisation des montants de ces bourses, et ce, à travers la révision de la grille y afférente. L’ambition du département de l’Enseignement supérieur est de s’inscrire dans les directives de la nouvelle Constitution, notamment celles prônant le soutien et la solidarité sociale. À noter que le texte relatif à la grille des bourses n’a pas été révisé depuis des années. La dernière révision remontait à la fin des années 70.
Ainsi, le décret présenté par Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, a défini trois principaux critères pour l’octroi des bourses. Il s’agit des conditions sociales, du mérite et de l’encouragement des spécialités prioritaires.
Techniquement, les bourses, selon le texte, seront classées en trois catégories.
La première, dite de première échelle, est fixée à 6 334 DH par an universitaire (10 mois), soit 633 DH par mois. Elle concerne la préparation d’une licence d’études fondamentales, une licence professionnelle, un diplôme de docteur en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire, un diplôme d’ingénieur d’État. A cela s’ajoutent les certificats de 1er et 2e cycles délivrés par les établissements universitaires et ceux d’enseignement supérieur ne relevant pas des universités. Et ce, conformément aux textes organiques en vigueur.
S’agissant de la deuxième catégorie (2e échelle), son montant avoisine 7 334 DH par an (733 DH par mois). Elle englobe la préparation d’un master, d’un master spécialisé ou des diplômes de spécialisation en médecine, en pharmacie, en biologie ou en médecine dentaire.
Quant à la dernière (3e échelle), elle est de 12 154 DH par an, soit 1 215 DH par mois. Elle bénéficiera aux étudiants qui préparent leur doctorat.
Ainsi, Mustapha El Khalfi a noté que le gouvernement a fourni un effort exceptionnel pour revoir à la hausse le montant des bourses d’études qui a été augmenté de 50 %». Par rapport à l’année précédente, l’enveloppe budgétaire affectée aux bourses s’est nettement améliorée. En 2012, l’enveloppe budgétaire avoisinait 718 millions de DH alors que pour l’exercice 2013, le gouvernement a injecté 535 millions DH supplémentaires. Ce qui nous donne un total de 1,253 milliard de DH uniquement pour les bourses, soit plus de 10 % du budget global destiné au département de l’Enseignement supérieur.
Ce dernier est estimé à 9,5 milliards de DH. Une augmentation certes généreuse en ce temps de crise, mais qui s’avère nécessaire au vu du nombre croissant des étudiants qui optent pour les universités. Aujourd’hui, ce nombre passe à 216 800 étudiants contre 177 000 en 2012.
Directeurs des établissements scolaires : le gouvernement promet la sévérité
Outre l’adoption des textes inscrits à l’ordre du jour du Conseil, les ministres ont suivi un exposé fait par Mohamed El Ouafa, ministre de l’Éducation nationale. Cet exposé a porté sur le dossier des directeurs des établissements scolaires, qui n’ont pas cessé de protester devant le département de Mohamed El Ouafa pour faire aboutir leur dossier revendicatif. Le gouvernement se dit catégorique : «La gestion de ce dossier doit se faire selon le respect des dispositions de la loi et avec plus de sévérité surtout quand il s’agit du refus d’accueillir les inspecteurs et de présenter les statistiques. Des pratiques qui seront considérées comme une entrave à la loi et à l’opération pédagogique», a souligné Mustapha El Khalfi. Ce dernier a également exprimé la disposition du gouvernement à s’attabler avec les associations représentatives des directeurs des établissements pour davantage de dialogue afin de trouver une solution». À signaler que parmi les principales doléances des directeurs figure l’accès au cadre et au logement de la fonction.
Publié le : 30 Novembre 2012
Soumaya Bencherki, LE MATIN