La Banque Africaine de Développement, BAD, a publié un nouveau rapport dans lequel elle a analysé le Printemps arabe : les causes des événements politiques survenus en 2011 dans divers pays d’Afrique du nord mais aussi les options pour l’avenir.
Intitulé «Emplois, Justice et le printemps arabe : la croissance inclusive en Afrique du Nord», la BAD a suggéré, dans ce rapport, diverses options stratégiques pour les décideurs dans les pays en transition.
Les régimes en place depuis de nombreuses années en Tunisie, en Egypte et en Libye sont tombés. En plus du rejet de décennies de répression politique, deux revendications économiques, du travail et de la justice ont alimenté les révolutions.
Selon le rapport, les origines politiques du Printemps arabe sont simples : la Tunisie, l’Egypte et la Libye n’ont pas réussi à instituer des systèmes politiques pluralistes et ouverts. « Economiquement, les gouvernements de la région n’avaient pas réussi à créer des emplois, en particulier pour les jeunes. Les politiques qui formaient la base d’une croissance inclusive après l’indépendance ont commencé à s’effriter ».
Les pays étaient confrontés à une trajectoire insoutenable qui a abouti aux événements de 2011. Comment ? Toujours selon le même rapport, les économies nord-africaines n’ont pas réussi à avoir une croissance assez rapide et suffisamment créatrice d’emplois de qualité : une croissance économique lente, un faible taux d’emploi et une population de jeunes en Afrique du nord en pleine expansion.
Ce rapport vise, en effet, à faire ressortir clairement les causes du «Printemps arabe», à savoir le manque d’emplois de qualité et l’échec d’un modèle économique moribond qui ne favorisait pas une croissance inclusive. À ce jour, il semble que peu ait été fait en matière de réformes structurelles. Ce n’est pas surprenant. L’histoire des transitions dans d’autres pays donne à penser que les premiers gouvernements de transition ont tendance à se détourner des changements du système juridique et réglementaire au-delà des tentatives visant à éliminer les manifestations les plus criantes des malversations qui caractérisaient les régimes précédents. A cela il convient d’ajouter que la fragilité du système bancaire limite les possibilités de réformes du secteur financier.
Le retour de la confiance des entreprises dépendra de la confiance entre le gouvernement et le secteur privé dans un environnement plus ouvert. Une première étape peut être entreprise en développant des institutions qui prennent en charge des interactions transparentes, basées sur des règles, entre les entreprises et les pouvoirs publics.
Par ailleurs, ajoute le rapport, les gouvernements nord-africains ont à leur disposition un certain nombre de politiques et de dispositions publiques qui peuvent aider à développer de nouvelles stratégies pour une croissance inclusive. On peut citer, entre autres, l’amélioration de l’accès à l’emploi pour les jeunes, la réforme de l’éducation, la décentralisation des dépenses publiques et l’amélioration des prestations de services.
H.M
http://www.investir-en-tunisie.net/
21/6/12