Comment décrocher son premier emploi ? DRH, consultants et spécialistes de l’insertion professionnelle livrent leurs conseils. Verbatims.
Guillaume Verney-Carron, directeur associé de Personalis : « Les diplômés qui réussissent le mieux leur entrée dans la vie active sont souvent ceux qui multiplient les initiatives dans leur prospection, quitte à prendre des risques. Ils s’informent, se rendent sur les Salons ou les forums, vont à la rencontre des professionnels… Parfois, cela ne débouche sur rien de concret. Mais cela permet quand même de mieux cerner les attentes des recruteurs. Certes, le marché de l’emploi est maussade. Mais ce n’est pas en restant dans son coin qu’on parviendra à se repositionner ou à améliorer sa recherche d’emploi. »
Geoffrey Burns, directeur du recrutement de Capgemini : « Beaucoup de CV comportent une foule de précisions inutiles. Un jeune diplômé ne doit pas chercher à se présenter comme un cadre confirmé. Il faut être ce que l’on est. Un CV clair, précis et épuré convient tout à fait. Cela permet notamment d’éviter des questions auxquelles on aura du mal à répondre en entretien. »
Didier Vinot, vice-président RH et qualité de vie à l’Université Jean Moulin Lyon 3 : « Un stage de qualité reste le meilleur garant d’une insertion professionnelle réussie. En outre, tout jeune diplômé a accès aux données statistiques sur l’insertion dans les différents métiers. Cela permet de voir où se trouve réellement les emplois. Ensuite, on peut s’informer auprès des anciens ou du responsable du diplôme. C’est une démarche à entreprendre dès maintenant, sans attendre la rentrée. »
Alain Mlanao, directeur général de Walters People : « Soyez flexibles dans vos recherches. Je vous conseille vivement de vous tourner, pour vos premiers pas professionnels, vers l’intérim, qui est aujourd’hui un tremplin pour la génération Y. Faites preuve aussi de souplesse dans vos attentes salariales. Il faut savoir s’adapter à un contexte difficile, où les candidatures sont nombreuses et les budgets serrés. Enfin, soyez proactifs. Tenez-vous au courant des évolutions qui touchent votre domaine d’activité, affinez votre maîtrise des languies, faites un séjour à l’étranger… »
Catherine Derveaux, directrice d’agence du cabinet de recrutement Menway : « Soyez mobiles géographiquement. A Paris, une annonce suscite parfois des centaines de candidatures, quand la même annonce n’en déclenche que quelques dizaines de réponses en régions. Il ne faut pas hésiter à bouger pour se rapprocher des postes. »
Daniel Lamar, directeur général de l’AFIJ : « Quand on regarde de près pourquoi certains diplômés n’ont toujours pas d’emploi six mois après leur sortie, on s’aperçoit que la plupart ne montrent aucune mobilité, ni géographique, ni professionnelle. Mieux vaut accepter de se déplacer, plutôt que d’opter pour un emploi purement alimentaire près de chez soi. »
Pascale Ribon, directrice de l’Estaca : « Avoir été leader sur des projets dans le cadre de sa scolarité, par exemple dans une association sportive ou humanitaire, est un « plus » apprécié des recruteurs. Cela montre qu’on a su s’ouvrir aux autres, entraîner un petit groupe. Il ne faut pas perdre de vue que les entreprises investissent sur des personnalités. Un autre conseil que l’on peut donner, c’est d’utiliser au maximum son réseau et ses relations personnelles. »
Sébastien Hampartzoumian, directeur général de Page Personnel : « Dans ce contexte complexe, il faut faire flèche de tout bois. Ne pas hésiter à relancer les recruteurs, à multiplier les contacts tous azimuts. Chaque échange, chaque entretien contribue à la construction du projet. Même si cela n’aboutit pas à court terme, c’est une expérience utile. Et puis il ne faut pas focaliser sa recherche sur un poste trop pointu. »
Nicolas Jacqmin, vice-président talent development d’Alstom : « Quand ils se présentent à un entretien de recrutement, les jeunes diplômés doivent savoir ce qu’ils ont envie de faire et disposer d’un vrai projet. Il est important qu’ils aient une passion, un enthousiasme, qui leur permette de donner un sens à leur future carrière. J’ajoute que nous sommes très attentifs à leur aptitude à travailler au sein d’une grande organisation, sur un projet particulier, pour ensuite évoluer vers un autre projet. »
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI
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19/6/12