EMPLOI – Les Français d’origine étrangère trois fois plus au chômage que les autres

Le taux de chômage chez les descendants d’immigrés non-européens dépasse les 24%. C’est quatre points de plus que les immigrés… et près de trois fois supérieur aux Français nés de parents français.

Comment “intégrer” dans une économie de sous-emploi? C’est la question que s’est posée le Haut conseil à l’intégration (HCI), dans un rapport tout juste publié. Ses conclusions? Les immigrés souffrent plus du chômage que les Français, mais les plus mal lotis sont les travailleurs d’origine étrangère.

“Bien qu’ayant suivi un parcours scolaire en France, et le plus souvent de nationalité française, les descendants d’immigrés [non-européens] rencontrent souvent plus de difficulté pour accéder à l’emploi”, observe cet “avis” commandé par l’ex-Premier ministre, François Fillon. Leur taux de chômage atteint les 24,2%, contre 20,2% pour les immigrés provenant d’un pays tiers à l’UE, et 8,7% pour les Français nés de parents eux-mêmes français.

Le diplôme ne protège pas complètement

Et le diplôme ne les protège que partiellement: “Si le niveau de chômage est fortement corrélé avec le niveau de diplôme, il reste supérieur pour les descendants d’immigrés quel que soit le diplôme: il est de 4,6% pour des Français nés de parents français ayant le niveau licence et plus, mais de 14,1% pour les descendants de pays tiers.” Le sort des non diplômés est toutefois plus difficile, puisque leur taux de chômage grimpe à 40,5%, et jusqu’à 45,6% pour les hommes.

Chez les immigrés, “la situation de sous-emploi chronique que connaît notre pays depuis bientôt 40 ans peut expliquer pour une bonne part les difficultés d’intégration [qu’ils] rencontrent”, et un taux de chômage deux fois plus élevé que celui des Français nés de parents français. La non-maîtrise de la langue et des codes sociaux, des qualifications insuffisantes et l’inadéquation entre la demande et l’offre font le reste, estime le HCI, qui dit “se poser la question du volume de l’immigration régulière et de la situation de l’emploi”.

L’immigration familiale, voie d’accès au marché du travail

Le président François Hollande prévoit d’organiser chaque année un débat au parlement pour définir le volume de l’immigration professionnelle. Mais, observe le HCI, l’immigration familiale protégée par le droit européen et qui représente 80% des flux, “est devenue la voie privilégiée pour accéder au marché du travail”.

En 2010, la France abritait 2,6 millions d’immigrés actifs, dont les deux tiers sont originaires de pays non européens, concentrés en Ile-de-France, Rhône-Alpes et Côte-d’Azur. En 2007, le pays comptait 11,5 millions de personnes immigrées ou enfants ayant au moins un parent direct immigré, soit 19% de la population totale recensée.

Avec

http://www.lexpress.fr

15/6/2012

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