Un redoublement n’est pas forcément synonyme d’échec. Au contraire, il peut permettre à l’enfant de repartir sur des bases nouvelles. C’est ce qu’explique Valérie Sultan, enseignante en français et professeur principal en classe de troisième.
Dans quelle mesure un redoublement peut-il être positif ?
Faire redoubler un élève, c’est toujours un pari. Le redoublement peut être une chance pour l’élève qui a connu un drame dans sa vie (un deuil dans la famille, par exemple) et pour celui qui a un niveau scolaire un peu juste mais fait néanmoins des efforts pour avoir de meilleurs résultats. Je pense par exemple à l’enfant de sixième qui éprouve des difficultés à s’adapter à l’enseignement du collège.
Autre profil concerné : l’adolescent qui, en pleine transformation physique et psychologique, est préoccupé par autre chose que l’école et a besoin de respirer quelques mois.
Mais pour que le redoublement soit une chance, il ne faut pas le présenter comme une punition. S’il est mal vécu par l’élève, il sera synonyme de traumatisme. Il ne peut être positif que s’il est accepté.
Faut-il faire le forcing pour faire passer son enfant dans la classe supérieure ?
Il est toujours préférable de discuter d’abord avec l’équipe éducative. Conseillers d’orientation et professeurs travaillons tous dans l’intérêt de l’élève. Lorsqu’on est parent, on noue une relation imbriquée avec son enfant.
Du coup, on ne voit pas forcément la réalité, et on peut se tromper. Les enseignants, eux, peuvent avoir davantage de recul. Nous voyons de plus en plus de parents qui veulent faire de leur enfant un sujet qui doit produire de la réussite.
Lors des rencontres parents-professeurs, nous sommes ainsi capables de repérer que le désir de l’un n’est pas forcément celui de l’autre : par exemple, les parents veulent absolument que leur enfant fasse une seconde générale dans l’optique de préparer le bac scientifique, alors que ce dernier a un autre projet en tête.
> Lettre type. Si le conseil de classe a décidé de faire redoubler votre enfant, vous pouvez contester cette décision de redoublement en écrivant à la commission d’appel.
Y a-t-il des classes où il est préférable de ne pas contester le redoublement ?
Oui, ce sont les classes “importantes” : la sixième et la quatrième, au cours de laquelle les élèves apprennent une seconde langue vivante.
Quant à la troisième, mieux vaut privilégier la situation où l’enfant sera en réussite : après avoir évalué le niveau des élèves au vu de l’ensemble de leur scolarité effectuée en collège, nous ne retenons le redoublement que pour une petite partie d’entre eux, les autres adolescents en difficulté étant orientés vers une seconde professionnelle.
Il faut savoir que les classes de sixième, quatrième et troisième sont des paliers d’orientation. Cela veut dire que c’est le conseil de classe qui décide de faire passer ou redoubler l’enfant. Si la famille veut contester son choix, elle est obligée de faire appel.
En cinquième, c’est différent : le conseil de classe donne des conseils sur l’orientation. C’est la famille qui prend la décision finale.
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13/6/12