Réuni en conseil des ministres ce mercredi 23 mai 2012 sous la direction de Faure Gnassingbé, l’exécutif togolais s’est réjoui du déblocage de plus de 5 milliards de fcfa ces derniers mois pour soulager la désespérance dans le monde universitaire au Togo, aussi bien pour la population estudiantine résidant sur « la Terre de nos aïeux » qu’à l’étranger.
Le présent cri du cœur des boursiers du Togo vivant à Cuba semble démentir le tableau reluisant brossé ce 23 mai par les dirigeants togolais. Dans un courrier signé par leur porte-parole, Nanguepak Yempane, ces jeunes Togolais réclament leur rapatriement au bercail le plus tôt possible. Voici in extenso leur missive plaintive dont « Afriscoop » a pu se procurer.
« Monsieur le Président,
Nous KOUMGBOGLE N. Koffi, GANFON Didier, DJESSIBO Amiratou, FANGBEMI Atsou, BAGBIEGUE Nouredine, BAYODA Hodabalo, GBONGLI Kokouvi, YEMPANE Nanguepak, GAGNON Comlan Mawouli, Yendoume Nanipo, AGBOZOUHOUE Kodjovi Kekeli, LAISON Elda Kokoé Elolo, KANAZA Gnozi Emmanuel, étudiants boursiers de l’Etat Togolais, venons très humblement par le biais de cette note, solliciter votre intervention personnelle pour permettre notre rapatriement dans un bref délai.
En effet, c’est suite à la situation qui prévaut actuellement concernant la suspension des compléments de bourses qui nous viennent de l’Etat Togolais et aux traitements opaques répétés dont nous faisons l’objet ces dernières années de la part du ministère de l’Enseignement Supérieur du Togo, que nous avons décidé collectivement de rentrer tous.
Le collectif est composé de meilleurs étudiants venus de différents horizons du Togo, ayant rempli les critères d’attribution de bourses, sur le principe de bénéficier des aides de l’Etat togolais une fois installés dans le pays d’accueil. Notre quotidien se résume en de peines inutiles. Le ministère de l’Enseignement Supérieur du Togo semble méconnaître les conditions de vie des étudiants répartis dans différents pays et à plusieurs occasions, prend des décisions nuisibles à notre égard comme par exemple la suspension des billets de vacances.
Face à la tentative du ministre de l’Enseignement Supérieur de bannir nos compléments de bourse qui sont d’ailleurs insuffisants, nous estimons qu’il y a une violation de principe, d’autant plus que les étudiants des campus du Togo dont la majorité n’ont pas obtenu de meilleurs résultats au baccalauréat ou à d’autres examens équivalents comme ceux de la diaspora, en bénéficient aujourd’hui de conditions améliorées. De ce fait, nous optons pour le rapatriement massif et rapide car nous ne disposons pas de ressources pour résister les jours à venir.
Dans l’espérance d’une suite favorable, nous vous prions, Monsieur le Président, de bien vouloir respecter notre décision. »
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Mai 2012