Fin de l’examen du baccalauréat hier pour les candidats des filières scientifiques alors que les épreuves de la filière lettres et philosophie se sont achevées la veille. Le bac s’est tenu, dès le premier jour, sous l’effet de la rumeur de la fuite de sujets.
«Ceux qui ont fait circuler de faux sujets du baccalauréat seront poursuivis en justice, a déclaré le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Les services de la Sûreté nationale ont ouvert une enquête pour déterminer les auteurs de ces faits frauduleux décelés 10 jours avant l’examen à Hassi Messaoud et à Khenchela.» Le ministre affirme encore une fois qu’«il était impossible de frauder ou de permettre une quelconque fuite de sujets grâce aux dispositions arrêtées pour la protection des documents du baccalauréat.
D’ailleurs, et pour sécuriser davantage les sujets de l’examen, à partir de l’année prochaine, il est question de codifier avec des numéros secrets les sujets du bac», promet Benbouzid. Deuxième jour… deuxième problème : les épreuves des mathématiques ont choqué les candidats, toutes filières confondues. Si les élèves de certaines filières disent êtres surpris par la complexité des sujets, les candidats des filières techniques et scientifiques affirment, en revanche, avoir «découvert une erreur qui a entraîné l’impossibilité d’achever l’exercice».
Mais le ministre n’accorde pas d’importance à l’anomalie et plusieurs inspecteurs ont confirmé que les sujets ne portent aucune erreur. Autre problème soulevé : contrairement aux années précédentes, la fraude a battu des records, selon le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest). Des enseignants, notamment dans les villes du Sud, ont alerté sur plusieurs anomalies et dépassements survenus en plein examen : autorisation des communications téléphoniques pour les candidats, accès libres aux étrangers, feu vert aux enseignants qui se font passer pour des infirmiers recevant des candidats…
Le Cnapest, dans une lettre que nous avons reçue, dénonce les dépassements. Les candidats en question n’ont pas été sanctionnés et le ministère n’en parle toujours pas. Pour ce dernier, les épreuves du bac se sont déroulées, à l’échelle nationale, dans «des conditions tout à fait ordinaires et sereines». Il se concentre déjà sur la mobilisation des correcteurs et les portes des centres de corrections des épreuves seront ouvertes aux syndicalistes et aux associations des parents d’élèves notamment, comme «preuve de transparence». Les résultats seront connus le 2 juillet au même titre que le brevet d’enseignement moyen (BEM). Les candidats au BEM se pencheront sur leurs épreuves pendant trois jours à partir de dimanche.
Nassima Oulebsir
http://www.elwatan.com
8/5/12