BAMAKO (Xinhua 01/05/2012) – Une étudiante tuée, trois étudiants blessés, tous par balles, dont le secrétaire général de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), Hamadoun Traoré, tel est le bilan d’une descente des hommes en “uniformes” sur le campus de la faculté des Sciences et techniques de Bamako (FAST) lundi.
“Des hommes en uniformes au bord de deux Pic Up ont fait irruption au sein de la FAST au cours de laquelle, une étudiante en licence (filière science de l’ éducation) a reçu une balle et elle est morte”, a confié Diakaria Diallo, secrétaire à l’ information du bureau de coordination de l’ AEEM à un correspondant de Xinhua devant le centre hospitalier universitaire Gabriel Touré où sont admis son secrétaire général et ses deux autres camarades au niveau du service des urgences.
“Le secrétaire général a reçu une belle au pied et a eu des blessures au niveau de la lèvre. Il a perdu une quantité importante de sang”, a-t-on appris de sources hospitalières sur place.
Les mêmes sources ont indiqué que les deux autres ont reçu des balles au niveau du thorax.
L’étudiant Diakaria Diallo, secrétaire à l’information du bureau de coordination de l’AEEM a fait le récit des événements.
Selon celui-ci, tout a commencé le 26 mars dernier lorsque l’AEEM a exprimé son souhait pour la démocratie et commença le désaccord avec le secrétaire général du parti SADI, Dr Oumar Mariko (pro-putsch, par ailleurs promoteur de Radio Kayira et premier secrétaire général de l’AEEM en 1991, Ndlr).
“Ce vendredi dernier, 10 personnes ont tenté de tuer Hamadoun Traoré (sur lesquelles deux hommes ont été arrêtés), mais il s’en est sorti indemne. Ce dimanche soir vers 22 vers, des hommes ont tiré sur lui mais les balles n’ont atteint que sa voiture”, a-t-il expliqué ajoutant que ” le lundi matin une grève générale a été décrétée par l’AEEM sur toute l’étendue du territoire national excepté les trois régions du nord, pour exprimer notre mécontentement”.
Selon certaines sources, “l’AEEM aurait demandé aux étudiants d’aller saccager les sièges des stations de Radio Kayira à Bamako à l’intérieur du pays où elles se trouvent tout comme les sièges du Parti SADI “.
Une information que le secrétaire à l’information de l’AEEM a niée.
Par ailleurs, le secrétaire à la communication du bureau national du Parti SADI, M. Nouhoum Kéita, a déclaré “le siège de Radio Kayira à Bamako n’a pas pu être saccagé parce que nous avions pris des mesures préventives”.
Par contre, dit-il, ” à cause de la coupure d’électricité, nous n’avons pas pu informer à temps nos confrères de Koutiala et Mopti”.
Celui-ci a ajouté “les assaillants ont complètement incendié le siège de la Radio à Koutiala et celui du parti à Mopti. Certains assaillants ont été arrêtés à Koutiala et Bamako. Cependant, à Mopti, on a identifié des individus qui ne sont pas encore arrêtés”.