EMPLOI – Réforme de l’éducation et de la formation en Afrique : Le leadership politique des chefs d’Etat sollicité

(Ouagadougou) – L’implication des chefs d’Etat dans la réforme de l’éducation et de la formation en Afrique a été vivement souhaitée par les experts afin d’inverser la tendance et de booster le développement du continent.

« L’éducation est l’arme la plus puissante que nous pouvons utiliser pour changer la société ». C’est par cette pensée du sage Nelson Mandela que Dzingai Mutumbuka, président du Comité directeur de l’Adea a invité les chefs d’Etat africains à se pencher sur leurs systèmes éducatifs afin de doter les élèves de «connaissances, de compétences et de techniques », trois éléments grâces auxquelles le continent peut décoller. A son avis, seuls « un leadership politique fort et une mobilisation de toutes les ressources » sont indispensables. Ce leadership est d’autant plus nécessaire que le continent regorge d’une jeunesse « dynamique qui innove mais qu’il faudra équiper », a dit le ministre kenyan de l’éducation et président du bureau des ministres de l’Adea, le Pr. Sam Ongeri. Et de lancer aux leaders présents : « si vous pensez que l’éducation coûte chère, alors essayez l’ignorance ». Quant au vice-ministre coréen de l’éducation, il a fait remarquer que le développement de l’éducation et de la formation détermine l’avenir. « C’est un actif intangible », a-t-il noté, citant le cas de son pays. Pour lui, l’Afrique « peut et doit » relever le défi d’autant qu’elle dispose d’un « potentiel réel », comme l’attestent les différents taux de croissance élevés notés dans les différents pays.
 

A défaut, a indiqué Christian Smith de l’Union européenne (Ue), le continent fera face à des crises comme le printemps arabe qui a remis « en évidence la souffrance d’une jeunesse qui veut une toute autre éducation ». Il a invité à mettre l’accent sur la formation professionnelle et technique, révélant que l’Ue veut consacrer 20 % de son budget aux secteurs sociaux dont 6 % à l’éducation. « Cette transformation est vitale », a fait remarquer le vice-président de la Chambre de commerce du Burkina Faso, Lanciné Diawara, puisqu’en 2050, l’Afrique comptera « 1,4 milliard de jeunes en âge de travailler sur une population de 2 milliards ». Il a appelé à travailler avec le secteur privé en misant sur l’entreprise qui crée l’emploi, à favoriser l’entreprenariat, un processus dans lequel, l’éducation et la formation participent fortement. « Cessons de faire rêver nos jeunes à des formations universitaires sans qualité et souvent sans avenir. Développons la formation professionnelle », a-t-il recommandé.

Daouda MANE (envoyé spécial)

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15/02/2012

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