Affaire Koffi Olomidé – Les échos en provenance de l'Europe font état de l'arrestation du numéro un de Quartier Latin depuis ce lundi 13 février 2012. S'étant décidé certainement d'aller plaider finalement son cas auprès des juges français pour une histoire de séquestration des mineures, viol, trafic d'êtres humains, actes de barbarie en bande organisée, l'artiste musicien Koffi a été arrêté par les policiers français le lundi 13 février 2012 à l'aéroport international Roissy Charles de Gaulle à Paris. Le compositeur de « Matanga » a probablement quitté Kinshasa le dimanche 12 février 2012 tard la nuit.
Interpol qui s'intéressait à ce disciple d'Orphée depuis un certain temps, aurait eu vent de l'arrivée de ce dernier dans l'Hexagone et l'a attendu patiemment à Roissy. Mopao est arrivé à Paris vers 7h15 et a été cueilli quelques instants après par la police des frontières qui l'a remis aux éléments de la police judiciaire.
Il se raconte qu'il s'est présenté au début de cette semaine devant le juge d'instruction du Tribunal de Grande Instance de Nanterre pour répondre aux accusations de viol à l'endroit de ses danseuses. Et serait gardé à la prison de Fresnes.. Son dernier séjour au pays de Mitterand remonte en 2009.
Olomide se trouve dans une situation très difficile. Le viol étant assimilé à un crime contre l'humanité, l'infortuné artiste musicien risque plusieurs années de prison. Circonstance aggravante : dans un passé relativement récent, il s'était présenté au tribunal de Nanterre.
Et lorsque son avocat lui a fait comprendre qu'il avait vu son billet d'écrou, il a changé d'avis. Invoquant le besoin d'aller aux toilettes, il avait pris la tangente. Depuis lors, la police et la justice française et même l'Interpol prenaient leur mal en patience.
Les journalistes présents à la dernière conférence de presse animée par ce dernier au Grand Hôtel Kinshasa, en date du 14 janvier 2012, se rappellent la réponse de ce musicien sur son dossier « parisien ». Ce jour là, il avait dit de manière explicite à un confrère, voulait se rendre un jour à Paris pour résoudre définitivement ce problème.
Un long feuilleton
Nous sommes dans la seconde moitié de l'année 2000. Koffi s'embarque pour la France avec ses poulains ( y compris les danseuses) A cette époque, ils apprêtent l'album « Danger de mort ».
Arrivés là bas, il loue une villa dans une banlieue parisienne, plus précisément à Asnières. Ses danseuses passent leurs nuits dans ce coin. Les cas de viol imputés à Mumba Agbepa se seraient passés à Asnières et même dans des hôtels parisiens, a-t-on appris dernièrement auprès de nos confrères installés à Paris. Finalement ses trois danseuses portent plainte contre leur employeur.
Pour le big boss de Quartier Latin et son entourage, ces demoiselles sont probablement instrumentalisées pour des raisons évidentes. Ou encore agissent de la sorte pour obtenir l'asile en Europe. Entre temps, des pressions sont exercées sur ces filles. Deux danseuses finissent par se rétracter, mais la troisième maintient sa position.
Ce dossier va porter un sérieux coup à la carrière de l'artiste musicien certainement le plus doué de sa génération. Qui , la mort dans l'âme, s'est contenté ces dernières années, de livrer des concerts à Kinshasa. Shungu Wembadio et Wazekwa traqués également par la justice française et belge pour « trafic d'êtres humains», se sont plus ou moins bien tirés.
Bokul, on s'en souvient, avait invoqué des raisons humanitaires pour justifier ses actes. Condamné tout de même par la justice, il a eu la chance de voir l'Etat congolais débourser une forte somme d'argent pour obtenir sa libération conditionnelle.
Ayant eu vent de sa condamnation par défaut par la justice belge assortie d'une amende, Wazekwa a eu le courage d'aller à Bruxelles présenter ses moyens de défense. Il avait battu sa coulpe et s'est vu infliger une peine de deux ans avec sursis.
Par Jean- Pierre Nkutu
Le Phare/15/02/2012