Le Président de la République, Alassane Ouattara a pris l’engagement d’assainir le milieu estudiantin ivoirien. Il a pris cette décision lors de sa visite à Lomé, capitale du Togo, les 14 et 15 novembre 2011. Ce, jusqu’en septembre 2012.
Cette fermeture des amphithéâtres et cités universitaires n’est pas sans conséquence pour les apprenants et pour la Côte d’Ivoire. Des milliers d’étudiants enregistrent ainsi trois années blanches. Il s’agit des années universitaires 2009-2010 ; 2010-2011 et 2011-2012. On se retrouve ainsi à la rentrée 2012-2013 avec quatre générations de bacheliers ; la fermeture des services administratifs empêche notamment les étudiants d’accéder à leurs diplômes pour ceux qui désirent présenter des concours ou s’inscrire dans d’autres établissements afin de poursuivre leurs études ; des centaines de doctorants sont malheureusement contrariés par cette décision qui ne leur offre aucune alternative ; les bourses des doctorants sont suspendues par une décision du ministre de l’Enseignement supérieur qui considère qu’il ne s’agit pas d’une priorité ; les bacheliers de l’année scolaire 2009-2010 qui ont été orientés au titre de l’année universitaire 2010-2011 accumuleront deux années d’interruption d’études. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, rencontrant le mardi 15 novembre 2011 les réfugiés ivoiriens au Togo, a indiqué que « la fermeture des universités n’est pas une sanction », mais il s’agit pour l’Etat de créer des meilleures conditions d’études aux étudiants. Pour le président Ouattara, ces vastes chantiers de réhabilitation initiés il y a un peu plus de six mois se justifient par le fait que la Côte d’Ivoire veut avoir des « Universités calquées sur le modèle américain où l’on trouve sur les campus tous les services. Dans son adresse, le Premier Magistrat de Côte d’Ivoire a demandé aux Ivoiriens de patienter un peu pour la réouverture de ces universités qui pourrait avoir lieu entre septembre et octobre 2012. Cependant, cette fermeture des universités oriente de fait près de 20 000 étudiants vers les établissements privés et les oblige à s’acquitter de 40 % des frais d’inscription en plus. Certains indiquent que ce budget est lourd pour eux. Ce qui fait qu’ils sont obligés d’abandonner leurs études, bien qu’ayant la volonté d’accéder à des diplômes de haut niveau.
Une responsabilité partagée
La réhabilitation et la reconstruction des universités de Côte d’Ivoire s’imposent. En effet, depuis plusieurs années, les résidences universitaires étaient devenues un champ de bataille. En raison de la ‘’guerre des machettes’’ instaurée par les éléments de la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci) dans ce milieu. Aussi, la crise postélectorale y a fait pas mal de dégâts. Les universités d’Abidjan et d’Abobo-Adjamé doivent être reconstruites. Nul n’ignore que ces deux temples du savoir ont été pillés et détruits. Depuis plus de 9 mois, les travaux de réhabilitation qui ont conduit à la fermeture des universités sont en cours. Les étudiants attendent impatiemment la réouverture des universités publiques. Car, pris au piège par les frais de scolarité exorbitants des établissements privés, la plupart des étudiants se trouvent privés de leurs études.
La construction de nouvelles universités annoncée
Le Président de la République Alassane Ouattara a annoncé à Ouagadougou, au Burkina Faso, la création dans les cinq prochaines années de cinq universités dans son pays. S’exprimant lors d’une table-ronde des chefs d’Etat présents à l’ouverture de la Triennale de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), il a indiqué que ces universités seront créées à San Pedro, Bandoukrou et Man. «Les cinq nouvelles universités viendraient s’ajouter aux trois qui existent déjà et qui seront réhabilitées afin de permettre aux étudiants ivoiriens de reprendre le chemin des facultés en septembre prochain», a-t-il dit. Le président Ouattara s’est également engagé à mettre les moyens qu’il faut pour permettre à la Côte d’Ivoire de rattraper le retard accusé au cours de ces 12 dernières années. Pour certains observateurs, la décision du Président de la République est louable. En effet, la jeunesse en général et les élèves et étudiants en particulier sont la priorité du chef de l’Etat. Le Président Ouattara a hérité d’une situation où les universités étaient tout, sauf des lieux d’apprentissage. Dans une telle situation, il fallait prendre une décision courageuse pour trouver des solutions définitives aux problèmes de l’université. Le président a donc décidé d’assumer ses responsabilités en traitant le mal à la racine. Il travaille avec des spécialistes qui lui ont fait des propositions en fonction des caractéristiques techniques des travaux. Il y a des étudiants qui accumulent cinq années blanches et ça, ce n’est pas le fait du Président de la République. A en croire ceux-ci, tout le monde à un devoir envers les générations à venir.
Lazare Kouadio
Le Democrate
20/02/2012