Selon un classement réalisé par le cabinet britannique QS, la capitale française devance Londres, Boston et Melbourne. Deux autres villes françaises figurent dans ce Top 50, Lyon, à la 14ème place et Toulouse à la 46ème.
Paris, meilleure ville étudiante au monde. C'est le résultat d'un classement que vient de publier le cabinet britannique QS, spécialiste des palmarès d'universités ou de MBA. La capitale française y devance, dans l'ordre, Londres, Boston et Melbourne… La nouvelle a tout l'air d'une blague pour qui connaît les difficultés croissantes d'hébergement des étudiants dans l'Hexagone, leurs problèmes de fins de mois ou l'état calamiteux de certains bâtiments universitaires. Sans parler de la circulaire Guéant et de ses effets ravageurs sur l'image de la destination France auprès des étudiants de Pékin, Sao Paulo ou Delhi.
Mieux encore : deux autres villes françaises figurent dans ce Top 50 : Lyon, à la 14ème place, et Toulouse (46ème). Rien à voir, donc, avec la grande majorité des classements consacrés à l'enseignement supérieur, dans lesquels les institutions anglo-saxonnes trustent généralement les premières places.
Pourtant, à y regarder de plus près, ce palmarès ne manque pas de pertinence. Tout est affaire de méthodologie. Plutôt que de s'en tenir à la qualité (supposée) de l'enseignement et au prestige des institutions, les organisateurs ont en effet retenu une douzaine de critères : la qualité de vie, la réputation des établissements auprès des employeurs, le coût de la scolarité, la richesse et la qualité de l'offre de formation, la mixité de la population étudiante…
Or sur plusieurs de ces critères, les villes françaises tirent très bien leur épingle du jeu, et distancent leurs rivales. « Etudier à l'université ne se limite pas à choisir l'institution la plus cotée, rappelle Nunzio Quacquarelli, directeur général de QS. Lorsque l'on prend d'autres facteurs en considération, il apparaît que des villes d'Europe continentale, d'Australie et d'Asie offrent leurs propres avantages distincts aux étudiants. »
Coût des études : les universités françaises imbattables
Ainsi du coût des études : les universités françaises, avec des frais de scolarité limités à 177 € en licence et 245 € en master, battent à plate couture toutes leurs concurrentes étrangères -et notamment les américaines ou les britanniques, où les droits d'inscription atteignent couramment 15.000 ou 20.000 euros par an.
Idem pour la qualité de vie. Dans ce domaine, compte tenu notamment de son offre culturelle (théâtres, cinémas, expositions…), et de son réseau de transports en commun, Paris n'a pas grand-chose à envier à d'autres grandes métropoles. Sans oublier le prestige de la capitale aux yeux des étudiants du monde entier. Lyon, de son côté, peut mettre en avant la proximité des stations alpines. Et tous ceux qui ont vécu à Toulouse reconnaissent l'agrément de sa vie étudiante dans la ville rose.
Quant à la richesse de l'offre de formation, Paris fait également très bonne figure sur ce point, avec un grand nombre d'institutions (universités et grandes écoles) d'excellent niveau. Certes, Londres affiche un score plus élevé en termes de qualité de ses principales universités, mais Paris aligne un plus grand nombre d'institutions classées au plan international. « Cette étude reconnait la qualité de l'expérience étudiante qu'offre Paris au niveau mondial, résume Edouard Husson, vice-chancelier des universités de Paris. Nous avons un plus grand nombre d'universités classées au niveau mondial que n'importe quelle autre ville, ainsi que des frais d'inscription peu élevés et un haut niveau de qualité de vie. »
Bref, tout bien réfléchi, la première place de Paris et les rangs honorables de Lyon et Toulouse n'ont rien d'illogique ni de scandaleux. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez, n'a d'ailleurs pas manqué de se féliciter de ces résultats : « Ce classement conforte la politique volontariste menée depuis cinq ans pour renforcer l'attractivité internationale des universités françaises », a-t-il déclaré dans un communiqué.
JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI
http://www.lesechos.fr/
18/02/2012