La crise qui secoue le secteur éducatif est loin de connaître visiblement son dénouement. Et pour cause, ni enseignants ni gouvernement en l’occurrence le ministre de l’Economie et des finances ne sont prêts à accorder leur violon autour de l’arrêté relatif à l’augmentation de leur indice salariale de 25 % à l’instar des autres travailleurs de la fonction publique.
Le bras de fer continue entre les enseignants du front des trois ordres de l’éducation et le gouvernement. Les deux camps sont décidés à garder leur position tandis que la vie des écoliers et élèves sont sacrifiés aux prix des mouvements de grèves observés depuis trois semaines. Aucune partie n’a voulu choisir le dialogue pour dénouer cette crise qui effrite le niveau des apprenants. Dans ce contexte où la tension reste tendue entre les deux parties, la Fédération des associations des parents d’élèves doit se lever comme un seul homme pour proposer leur médiation. Une démarche, qui pourrait évidemment apporter des solutions idoines à cette crise d’une part. D’autre part le premier ministre du gouvernement, Pascal Koupaki peut également entreprendre un dialogue avec les enseignants. Puisqu’il est un habitué de cet exercice, M. Pascal Koupaki doit une nouvelle fois pendre son bâton de pèlerin comme l’année 2010 pour proposer une porte de sortie à la crise. Même si l’état des caisses financières du Bénin n’est pas reluisant, le gouvernement peut prendre des engagements pour délier la crise.
A noter que depuis mardi dernier, les écoles, lycées et collèges sont paralysés un peu partout à travers le pays. Les enseignants ont entamé en effet la troisième semaine de grève de 72 heures renouvelables par tacite reconduction. Ceux-ci réclament depuis déjà un bon moment l’augmentation de leur indice salariale de 25 % à l’instar des autres travailleurs. Qu’il vous souvienne, au terme de plusieurs longues semaines de négociation, le gouvernement et les centrales syndicales avaient conclu et signé un accord qui octroie aux travailleurs de l’administration un relèvement de leur traitement indiciaire de 25 %. Ce qui avait également mis fin aux longues semaines de débrayage dans l’administration publique pour dénoncer le fait que les agents du ministère des finances étaient les seuls à bénéficier de cet avantage. Selon les dispositions de cet accord, les travailleurs de l’administration non financiers doivent avoir commencé à sentir cette augmentation sur leur salaire depuis janvier 2012. Seulement voilà, dans aucun de ses alinéas, les enseignants n’ont été concernés. Officieusement, il en est ainsi parce que l’on estime qu’ils ont déjà bénéficié d’une augmentation de 25 % de leur salaire. Mais comme un seul homme, les enseignants de tous les ordres dénoncent cette façon d’apprécier les choses. Pour eux, ce relèvement du traitement indiciaire constitue ni plus ni moins, une allocation d’incitation à la fonction enseignante. Une allocation qu’ils disent avoir obtenu au prix de hautes luttes. Il n’est donc pas question pour eux qu’on s’en prévale aujourd’hui pour les disqualifier des derniers 25 % accordés au profit de tous les travailleurs de l’administration. D’où le déclenchement de ces grèves largement suivies par tous les syndicats du monde enseignant. Le problème, c’est qu’aucune issue à cette crise n’est pour le moment envisagée.
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09/02/2012