Vers la publication d'une circulaire assouplissant la délivrance du permis de travail à certains étudiants hautement qualifiés.
Le gouvernement français va publier la semaine prochaine une circulaire assouplissant la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers «hautement qualifiés», ont annoncé mercredi les ministères de l'Intérieur, du Travail et de l'Enseignement supérieur. Cette annonce survient après plusieurs mois de mobilisation d'étudiants étrangers, appuyés par des présidents d'universités et des chefs d'entreprises, qui étaient menacés d'expulsion après une circulaire fin mai restreignant la possibilité pour eux d'obtenir un statut de salarié pour travailler en France au terme de leur formation.
«Les ministres ont décidé d'adresser aux préfets dès la semaine prochaine, une circulaire complémentaire, donnant les orientations applicables à la situation spécifique des diplômés étrangers hautement qualifiés, de niveau au moins égal au master 2 (bac+5), qui souhaitent acquérir en France une première expérience professionnelle», selon le communiqué.
Les trois ministres se sont réunis avec les principaux responsables des universités et des grandes écoles françaises «pour faire le point sur la question de l'accès des ressortissants étrangers récemment diplômés au marché du travail français», ont-ils précisé.
La «circulaire complémentaire» qui sera adressée la semaine prochaine aux préfets leur demandera de «faire en sorte que la nécessaire maîtrise de l'immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l'attractivité du système d'enseignement supérieur, ni des besoins de certaines de nos entreprises
en compétences spécifiques de haut niveau», selon le communiqué. Elle «précisera explicitement que la connaissance approfondie d'un pays ou d'une culture étrangère peut constituer une compétence spécifique recherchée, par exemple pour la conquête d'un nouveau marché. Cela sera pris en compte dans l'appréciation des demandes de titres de séjour avec autorisation de travailler», ajoute le texte.
Fin novembre, le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez avait évoqué 500 étudiants étrangers auxquels les préfets avaient refusé le statut de salarié, dont plus de 250 qui avaient finalement obtenu une réponse positive après réexamen de leur dossier. De nombreuses voix avaient dénoncé la volonté des autorités de réduire l'immigration légale en France, alors que le camp du président Nicolas Sarkozy entre en campagne électorale avec un discours très dur sur l'immigration, à moins de quatre mois de l'élection présidentielle.
Plus de 700.000 «très diplômés» sont des étrangers
La France compte 6,24 millions de «très diplômés» (masters, grandes écoles et doctorat), dont 710.000 «immigrés», selon une étude du Secrétariat général de l'immigration consultée vendredi par l'AFP. Cette étude est publiée alors que Paris va publier la semaine prochaine une circulaire assouplissant la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers «hautement qualifiés».
«La part de très diplômés est un peu supérieure parmi les immigrés que dans la population totale», observe l'étude de Samuel Menard et Sylvain Papon, chargés de mission au ministère de l'Intérieur. Au total, ce sont 780.000 «très diplômés» qui ne sont pas nés français, la différence avec les 710.000 personnes citées dans l'étude représentant ceux qui ont acquis la nationalité française. Les ressortissants des pays de l'Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon mais aussi de Chine «restent plus souvent étrangers» quand ceux du Vietnam, du Cambodge, du Laos et du Liban acquièrent la nationalité française, remarque l'enquête.
07/01/2012
Par AFP