Ville d’origine du député exclu de l’Assemblée nationale, Ouro-Akpo Tchagnao, Sokodé vit au rythme d’un malaise socio-politique manifeste ces derniers temps. Cette semaine, à la suite des étudiants de Lomé et de Kara, les élèves affrontent les forces de sécurité dans les rues de Sokodé.
Ce matin au lendemain des manifestations des étudiants à Lomé et à Kara, c’est le calme dans les deux villes. A Kara où s’est rendu le Chef de l’Etat qui devra y assister au rapport général des Forces Armées Togolaises (FAT), la ville est quadrillée par les militaires. Le gouvernement a décidé la fermeture des deux universités. Dans une réaction faite dans la soirée des manifestations dont la répression a provoqué des ripostes violentes des étudiants occasionnant d’importants dégâts matériels, le gouvernement a indiqué que cette mesure vise à créer un climat apaisé propice à la recherche de solutions aux revendications estudiantines.
Soufflant le chaud et le froid, le gouvernement dans son communiqué dit avoir ouvert une enquête et que les coupables de voies de faits exercées sur les autorités et de dégradations des édifices publics et les domiciles privés, subiront toute la rigueur de la loi. La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a annoncé 13 étudiants interpellés et de nombreux blessés à Lomé. Une violence policière condamnée par l’organisation de défense des droits de l’homme et l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).
Ce vendredi 09 décembre 2011, se sont les Ecoliers et les Lycéens de Sokodé qui ont quitté les salles pour les rues. « Nous revendiquons le versement des cotisations par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) aux enseignants ». La CNSS est dirigée par Koffi Walla, qui occupe encore le poste de directeur général 10 ans après être admis à la retraite.
Les enseignants ont observé pendant la semaine, 48 heures de grève pour exiger le versement de leurs cotisations. « Les enseignants disent qu’ils ne reviendront pas sur les cours qu’ils auraient dû nous faire pendant ces périodes de grève », explique A. Essofa, élève en classe de terminale.
Les Lycéens protestent également contre la mesure de fermeture des deux universités. « Nous, nous voulons fréquenter et eux, ils ferment les universités. On leur demande de partir, de quitter le pouvoir », déclare un Lycéen.
Au commencement de la manifestation, les forces de sécurité ont tenté de réprimer en balançant des gaz lacrymogènes, mais se sont retenus en voyant monter la mobilisation et la détermination des manifestants.
La nationale N°1 a été un moment bloquée par des pneus incendiés par les manifestants. Vers midi, les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants et dégager les barricades.
Au-delà du malaise social, bien d’observateurs voient à travers ces manifestations, une expression d’une aspiration au changement.
Ces manifestations interviennent pendant que le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC) a émis des propositions faisant planer un spectre de confiscation du pouvoir par Faure Gnassingbé pour encore un peu plus de 10 ans. « Jusqu’ici, les propositions retenues au CPDC donnent l’impression d’une provocation », avertit un cadre d’un parti de l’opposition, dont la formation politique participe cependant aux travaux.
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