ABIDJAN, 22 novembre 2011 (Xinhua) — La fermeture prolongée des universités pourrait être un danger pour l'épanouissement des Ivoiriens, estiment des partenaires du système éducatif en Côte d'Ivoire.
"Avec le changement de régime, nous avons espéré que nous allons avoir la possibilité d'aller à l'Ecole et de reprendre les cours malheureusement nous constatons que l'université est fermée", déplore Mominé Roland, président intérimaire de l'Association générale des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire (AGEECI).
Les membres de l'AGEECI, une association rivale de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI, pro- Gbagbo) ont dû vivre dans la clandestinité pendant le règne de l'ex président Laurent Gbagbo et de la toute puissante FESCI.
Le fondateur de l'AGEECI, Abbé Dodo, a été enlevé sur le campus de l'université d'Abidjan Cocody. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Le président intérimaire n'est pas indifférent à la fermeture des universités.
Le gouvernement ivoirien a décidé de rouvrir les universités publiques "en septembre-octobre 2012".
Officiellement, les universités ont été fermées pour permettre au gouvernement de les réhabiliter et de réorganiser le système universitaire afin de les mettre en conformité avec les normes internationales.
Les cités universitaires autrefois contrôlées par la FESCI sont toutes fermées et beaucoup d'étudiants, particulièrement ceux qui viennent de l'intérieur du pays, se retrouvent sans résidence à Abidjan.
Un professeur d'université relève le danger qui guette les étudiants après la fermeture des campus.
"Si les étudiants vont en vacances pendant trois mois, quand ils reviennent, on est obligé de faire un mois ou deux mois de révision afin de les remettre en ordre et s'ils restent dehors pendant un an, quand ils vont revenir ils seront carrément dépassés", craint Kouyaté Pierre, professeur de sciences physiques.
Le secteur de l'éducation et de l'enseignement est l'un des défis à relever par les nouvelles autorités ivoiriennes après la crise post-électorale.
Des milliers de jeunes, dont des élèves et étudiants, ont pris part, comme combattants, aux violents affrontements qui ont fait au moins 3 000 morts, selon les nouvelles autorités ivoiriennes.