MAROC – MBA MASTERS : où vont les préférences des cadres

Que pensent les cadres des MBA et masters ? Qu’est-ce qui les poussent à entreprendre une formation diplômante ? Quelle spécialité choisissent-ils ? Comment arrivent-ils à la financer ?… C’est ce à quoi une enquête, réalisée par le cabinet Invest RH, a voulu répondre. Le sondage a été effectué auprès d’une population de 3 500 personnes, dont 750 répondants. «Compte tenu de la pléthore des formations qui existent au Maroc, les cadres sont souvent soucieux d’entreprendre une formation qui allie qualité pédagogique et coût d’investissement soutenable. A travers cette enquête, nous avons voulu dresser un état des lieux de l’offre formation MBA et Master tant sur le plan qualitatif que quantitatif», explique Khadija Boughaba, DG du cabinet. L’enquête a couvert quatre axes majeurs : la motivation des cadres, les critères de choix d’une formation, l’impact sur leur carrière ainsi que les perspectives de poursuite d’une formation pour ceux qui l’envisagent ultérieurement. 

D’abord, il faut noter que 62,4% des répondants ont entrepris un master contre 19,2% qui ont opté pour un MBA et 18,4% qui ont choisi un autre type de formation diplômante. «Que ce soit pour un master ou un MBA, les deux types de formation sont suivis à des phases différentes de carrière et les motivations associées sont différentes», précise Mme Boughaba.

La France est la première destination étrangère des répondants

En ce qui concerne les formations type master, l’évolution de carrière vient en premier lieu en matière de motivation (60,3% de réponse). Cet objectif est suivi de l’élargissement du domaine des connaissances (44,9%), de la spécialisation dans un domaine précis (37,8%), du désir d’augmenter ses chances de recrutement (30,8%), de la recherche d’un épanouissement personnel (29,5%), de la quête d’un tremplin pour un troisième cycle (24,6%) et du désir de reconversion vers un autre métier (20%).
Pour ce qui est du MBA, l’évolution de carrière vers un poste de responsabilité vient en tête des objectifs avec 37% de réponse. A noter que cette motivation est bien plus marquée chez les hommes (65%) que les femmes (46%). L’éligibilité  à un poste de direction vient en second lieu (23%), suivi de l’épanouissement personnel (13,5%), de la mise à niveau des connaissances (10,8%), de l’élargissement des domaines de connaissance (9,5%), de la reconversion vers un autre métier (4,1%) et du développement du réseau professionnel (1,4%). 
Autre information, c’est au Maroc que 82,8% des répondants ont voulu entreprendre leur formation contre 17,2% à l’étranger. Casablanca vient en tête (56%), suivie de Rabat (16,1%) et de Settat (12,1%). A l’étranger, la France est la première destination des répondants avec 58,7% contre 11,1% pour les Etats-Unis et autant pour le Canada.

L'Ecole Hassania des travaux publics (EHTP) privilégiée pour suivre un MBA

Pour les masters, la finance/comptabilité et gestion arrive en tête des spécialités citées (19,3%). Le marketing/communication et développement personnel se place en deuxième position (18,5%). Suivent les ressources humaines et coaching (14,5%), l’audit (9,2%), l’informatique/SI (8%), le management (7,2%), la gestion de projet (3,6%), la qualité (3,6%) et l’achat/logistique/gestion de production (3,6%). D’autres spécialités ne dépassent pas les 2% : droit (1,6%), système et réseaux (1,6%), production et maintenance (1,2%) et hôtellerie/tourisme (0,8%). La durée de ces formations ne dépasse pas un an pour 42,7% des cas, 18 mois dans 28,6% des cas, deux ans dans 25% des cas et plus de deux ans dans 3,6% des cas. 
En ce qui concerne les MBA, le management est privilégié par 68% des répondants. Près de 8% ont choisi la finance ou l’audit, 5,3% ont opté pour le marketing/communication et 4% pour l’achat/logistique/gestion de production. L’Ecole Hassania des travaux publics  (EHTP) arrive en tête des écoles choisies pour suivre un MBA. Elle est suivie de l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) et l’Institut des hautes études de management (HEM). De même que l’enquête montre que la qualité des programmes reste le critère de choix pour un master ou un MBA. La notoriété, le profil des intervenants et la reconnaissance du diplôme délivré contribuent également dans le choix du cursus. D’autres facteurs peuvent également être pris en compte comme la flexibilité des horaires, la proximité, le coût, la recommandation…
Les cadres sondés sont également satisfaits de la qualité des formations, surtout celles réalisées au Maroc. En dehors du corps professoral, ils sont également satisfaits de la vie de groupe et l’ambiance de travail ainsi que du contenu des programmes.
Sur le plan professionnel, 59,7% des personnes interrogées ont vu leur carrière évoluer, 51,9% ont bénéficié d’un élargissement des responsabilités (51,9%) et 46,8% reconnaissent une augmentation de leur efficacité.
 

Financement : Entre 30 000 et 70 000 DH pour un master, 90 000 DH et plus pour un MBA

 

La plupart des répondants autofinancent leur master (79,8% des cas). Pour le reste, 10,5% ont eu l’aval de l’employeur, 4,5% un co-financement par l’employeur et 5,3% une bourse d’études. 

Le coût moyen des formations en local se situe dans la fourchette de 30 000 à 70 000 DH.

Pour le MBA, près de 56% des répondants ont indiqué que les frais de scolarité ont dépassé 150 000 DH. Ils sont compris entre 120 000 et 150 000 DH, pour 17,4%, entre 90 000 et 100 000 DH pour 13 % et entre 100 000 et 120 000 DH pour 8,7%. 

Près de 54 % des répondants ont financé leur formation, alors que pour 22% les employeurs ont accepté de prendre en charge la facture. 

Cette option concerne la population des cadres âgés de 46 à 55 ans.
 

 

 

Brahim Habriche. La Vie éco
www.lavieeco.com

05/08/2011

 

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