Le pouvoir Ouattara veut, vaille que vaille, sauver l'année scolaire au risque de compromettre l'avenir des élèves et étudiants. Cette année scolaire 2010-2011 pourrait durer 12 à 13 mois. Outre sa longueur, elle est exposée à d'autres graves problèmes notamment les résultats catastrophiques, le chevauchement de générations d'étudiants, la sous formation, la sous évaluation assurée des diplômes obtenus etc.
Tout cela parce que le gouvernement Soro n'ose pas prendre la décision courageuse de décréter une année blanche totale ou partielle. Le régime Ouattara donne l'impression que tout va bien à l'éducation nationale. Alors que la situation est grandement catastrophique pour le système éducatif ivoirien.
Beaucoup d'indices montrent que les universités d'Abidjan-Cocody et d'Abobo-Adjamé ouvriront difficilement leurs portes avant 2012. Parmi ces éléments figurent la non-réhabilitation des bâtiments scolaires et des cités universitaires, avant même d'évoquer leur rééquipement, et la réaffectation de certains orientés d'universités dans des grandes écoles pour y préparer finalement un brevet de technicien supérieur (BTS).
Jusqu'à ce mois de Juillet, des élèves continuent de s'inscrire en première année de BTS pour une année sensée s'achever, selon une circulaire du ministère de tutelle, dans la troisième semaine du mois de septembre 2011.
Ces élèves auront ainsi 11 à 13 semaines de cours, pour les plus chanceux, et 8 à 10 semaines, pour les moins chanceux. Malheureusement, en voulant contourner une difficulté, un autre problème se crée : c'est la sous-formation.
Ces nouveaux affectés n'ont pas une session académique à eux, encore moins, des classes spéciales pour des questions budgétaires. Ils ont intégré des classes dans lesquelles, le deuxième semestre est déjà entamé. Puisque l'année a débuté en septembre 2010. Ainsi, après environ 2 mois de cours, ils seront en classe supérieure pour présenter le BTS.
Autre difficulté qui s'annonce dans les Universités d'Abidjan : le chevauchement des générations de bacheliers. Deux générations de bacheliers vont ainsi cohabiter : celle de la session 2010, encore à la maison, et la génération de 2011 à venir.
Un casse-tête chinois s'annonce donc pour le pouvoir Ouattara. Les résultats de fin d'année, avant même de connaitre les épreuves et le sentiment des candidats inquiètent.
La fermeture sans préavis des cités universitaires est un vecteur d'échec. En effet, l'opération musclée de déguerpissement d'étudiants et élèves de grandes écoles est lourde de conséquences.
En plus de nombreux dégâts, un très grand nombre d'étudiants et de candidats au BTS ont vu leurs cours, fascicules et autres documents universitaires et scolaires brulés, déchirés ou perdus.
Les nombreux déplacements des populations pour fuir les violences ont également occasionné des pertes de cours et de documents tant au niveau des écoliers, des élèves que des étudiants. De plus, pour des écoliers et des élèves, les changements de lieux d'habitation, donc d'établissement également les perturbent au niveau de la progression des leçons.
Ajouté à cette liste, ceux qui restent encore cachés pour des raisons de sécurité, ou qui ne peuvent regagner leur domicile. Une sous-évaluation du DEUG, de la licence et de la maîtrise pour l'Université, ainsi que du BT, du BTS ou de l'ingénierie pour les écoles de formation, peut systématiquement se faire dans l'esprit des recruteurs du secteur privé.
Ayant des objectifs de rentabilité, ils peuvent émettre volontiers des réserves sur la qualité de la formation reçue avec tous les aléas que continuent de vivre certains apprenants.
La conséquence immédiate serait alors de favoriser les diplômés antérieurs à cette année. Malheureusement, cette vision est à la défaveur des élèves et étudiants qui pour l'heure continuent de se poser beaucoup de questions sur leur avenir.
26 juillet 2011
Herman Bléoué