La matinée du jeudi 21 juillet 2011 a été fort mouvementée dans la plupart des centres d’examen du Bac de la capitale. La raison, la proclamation des résultats du premier tour du premier diplôme universitaire, après quelques jours d’angoisses. Les résultats ont commencé à tomber aux environs de 11heures. En pareille situation, on s’attend à des moments d’émotions sans précédent. C’est ainsi que dès 8 heures, nous étions sur les différents lieux de proclamation. Notre premier point de chute, le Collège protestant de Ouagadougou où sont logés les jurys 26 et 27 de la série G2. Dans cet établissement, quelques candidats qui nous ont devancés font le pied de grue devant la salle de délibération. La petite mine que certains parmi eux présentent témoigne d’une nuit très agitée. Le mutisme est la chose la mieux partagée entre les premiers venus.
Autre lieu, autre ambiance. Au Lycée technique national (ex-LTO), l’atmosphère est bon enfant. Assis sur des banquettes ou sur des engins, les aspirants au Baccalauréat s’esclaffent entre deux histoires. Certains, scotchés sur les chaises du kiosque de l’établissement essaient de combler ce temps vide devant une tasse de thé, en prenant une taffe. D’autres trépignant d’impatience préfèrent ronger leurs ongles. A quelques pas du kiosque, un groupe d’élèves, comme s’ils connaissaient leur sort, ont choisi d’anticiper, en procédant à des révisions des matières du second tour. L’affichage des listes des candidats aux concours directs de la Fonction publique a contribué à réhausser le niveau d’ambiance, car ces derniers venus consulter leur centre de composition se confondent aux candidats au Bac.
L’heure de la vérité
A 10 heures, la proclamation des résultats se fait toujours attendre au lycée Nelson-Mandela. Le poids de l’attente commence à peser sur les esprits. Et, les conversations prennent une autre tournure. « Qu’est-ce qu’ils attendent pour proclamer les résultats » ? lance un candidat. Soudain, un membre du jury sort de la salle de délibération. Les candidats amassés devant le secrétariat du jury ont les yeux rivés sur lui. C’est une fausse alerte. L’intéressé voulait prendre de l’air. Mais, les murmures des candidats, comme un essaim d’abeilles, l’accompagnent quand il réintégre la salle.
Notre arrivée à 11heures au lycée Philippe-Zinda-Kaboré coïncide avec la proclamation des résultats du jury 72 de la série D. Le président du jury, Moussa Ouattara, a dû se servir d’un haut-parleur pour se faire entendre à partir de l’étage. Ainsi, à sa sortie de la salle de délibération, accompagné des membres du jury, un silence de cimetière règne dans le lycée. Il se saisit du micro et prononce la fameuse phrase qui fait monter l’adrénaline. « Sous réserve d’un contrôle approfondi, les candidats dont les noms suivent sont déclarés admis à l’issue des épreuves du premier tour ». Puis s’en suivent des cris, des hurlements et des pleurs des candidats qui ont entendu leurs noms. On « dégaine » les téléphones portables pour appeler les parents ou les amis.
« J’ai eu mon Bac, papa », s’écrit une candidate. Clotilde S. Nabolé, élève au lycée Nelson-Mandela s’est écroulée lorsqu’elle a entendu son nom. Gagnée par l’émotion, elle est restée pendant un bon bout de temps aphone. Il a fallu du soutien pour qu’elle puisse se relever. Allongé sur une banquette, le portable à la main gauche, Abdoul Kader Kafando ne cache pas sa joie. « Je suis dans la plénitude totale. Je bossais tous les jours. Aujourd’hui, j’ai réussi. Les mots me manquent. Tout ce que je vais faire c’est de jeûner pour dire merci à Dieu », affirme-t-il. Dans ce jury, sur un effectif de 239 candidats, 88 sont reçus au Bac et 62 sont au second tour.
Comme dans tout examen, il y a aussi, le lot de déceptions. Tous n’ont pas le cœur à la fête. Au lycée Marien-N’Gouabi, le jury 50 de la série A4 a proclamé après 12 heures. A côté des admis, les échecs étaient au rendez-vous. Dans le second cas, la compagnie d’un proche afin de bénéficier d’un réconfort est la bienvenue, pour faire face au malaise. Car, des évanouissements suite à l’échec ne manquent pas. C’est le cas de la candidate, R.T qui a perdu connaissance, parce que n’ayant pas entendu son nom au premier tour. Ses camarades venues en grand nombre lui ont porté secours.
En dehors des succès et des échecs, il y a ceux qui attendent le second tour. Il va falloir se replonger dans les cahiers sur deux ou trois matières pour espérer décrocher le « bacho », billet pour des vacances et clé d’accès à l’enseignement supérieur. La reprise des épreuves du second tour est prévue pour le lundi 25 juillet 2011 à 6 heures.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO & Zalissa SANFO
(Stagiaire)
22/07/2011