1,4 milliard d'euros seront consacrés à ce programme.
Finis, les sacs surchargés de manuels trop lourds : à partir de 2015, tous les élèves sud-coréens, du primaire au lycée, partiront à l'école avec pour tout cartable un ordinateur portable ou une tablette. Le ministère de l'Éducation sud-coréen vient d'annoncer un ambitieux plan de 1,4 milliard d'euros visant à numériser en quatre ans l'intégralité des livres scolaires, qui seront accessibles en ligne.
Une partie des devoirs, voire des examens, se fera aussi via Internet. Les élèves absents pourront suivre des cours à distance. Afin que les écoliers puissent accéder à ces manuels disponibles sur les serveurs du gouvernement, un réseau wifi sera installé dans chaque établissement du pays.
« Le gouvernement prêtera des tablettes aux familles les plus démunies », précise un représentant de l'Éducation nationale sud-coréenne. Le projet est donc une excellente nouvelle pour les géants sud-coréens de l'électronique qui commercialisent des concurrents de l'iPad, Samsung en tête, avec sa Galaxy Tab. « Les entreprises qui devraient en profiter le plus sont les fabricants locaux, tels Samsung, LG, ou iRiver », estime Lee Jong-keun, consultant en stratégie au sein de l'Institut de recherche économique LG. « Pour les solutions informatiques, cela pourrait être des entreprises telles que Oracle ou IBM ».
Dans le secteur du « cloud computing » (l'informatique à distance), les entreprises coréennes ont en effet pris du retard. Séoul a annoncé en mai son ambition de devenir un des leaders mondiaux du « cloud » d'ici à 2015. Le gouvernement a prévu d'investir un peu plus de 400 millions d'euros d'ici à 2014 pour promouvoir ces technologies. « Il ne fait aucun doute que le projet de numérisation scolaire est aussi lié aux ambitions gouvernementales dans les technologies de ?cloud computing? », affirme cet expert. Il souligne les atouts de la Corée du Sud pour réussir son pari : « des fabricants d'électronique de dimension internationale, un gouvernement qui investit énormément d'argent » mais aussi « la couverture et la vitesse de nos infrastructures de télécoms, les meilleures au monde ».
Frédéric Ojardias, à Séoul
16/07/2011 – http://www.latribune.fr/