La Commission nationale de discipline du ministère de l’Education nationale pour les examens à grand tirage vient d’infliger des sanctions à 168 candidats déclarés admis ou ajournés à l’issue des épreuves écrites du baccalauréat 2010, dans les centres de la région du fromager, pour fraude massive avérée. Les sanctions vont de l’interdiction pour certains de se présenter au bac sur une période de deux ans, et pour d’autres sur une période de cinq ans. D’autres encore heureux à la suite de la proclamation des résultats, ont vu leur admission annulée pour les mêmes raisons.
Les auteurs de toutes ces fraudes feront l’objet de poursuites judiciaires engagées contre eux, précise la commission.
Selon le directeur régional de l’Education nationale de Gagnoa, Noël Badi, les sanctions sont proportionnelles à la faute commise et par rapport à cette situation, des enseignants avaient reçu des demandes d’explication. « Il ne faut donc pas penser que c’est une décision orientée. Le centre n’a aucun problème. C’est même l’un de nos meilleurs centres. Ce qui s’est passé l’année dernière montre que les gens ont été habités par le diable. Il nous appartient de renforcer la vigilance dans les salles. Pour l’heure, les candidats doivent se conformer aux décisions de la commission », a souligné le Dren.
Pour M. Essan Amanin, proviseur du lycée municipal de Ouragahio, l’un des établissements où des cas de fraude à une grande échelle avaient été signalés, la décision prise par la commission laisse certains candidats dans un état de choc. En effet, sur les 168 candidats mis à l’index, Ouragahio compte 163. Le proviseur a ajouté : « Si les cas de fraude sont avérés, la commission prend des sanctions qui vont de l’avertissement à la non validation des admissions, en passant par le blâme et l’interdiction de présenter les examens et concours organisés par le ministère de l’Education nationale », a précisé Essan Amanin. Par ailleurs, le proviseur fait remarquer que les décisions de la Commission nationale de discipline ne sont pas un fait nouveau spécialement mis en route pour la cité de Ouragahio. « Nous devons œuvrer pour préserver la paix dans le centre de Ouragahio. Et cela, dans l’intérêt de tout le monde. Il faut qu’il y ait le calme et que les examens soient débarrassés de tout ce qui est compromettant », a-t-il indiqué
Le premier responsable syndical du lycée municipal , Saba Jean, déclare qu’autant il n’aime pas la facilité, autant la décision de cette commission nationale est un coup dur pour l’ensemble du personnel enseignant et les élèves . « Parce que ceux qui sont revenus des différentes brousses après le traumatisme de la crise post-électorale, sont renvoyés aussitôt parce qu’ils ne peuvent pas composer »
Selon un enseignant du lycée municipal qui a requis l’anonymat, la tricherie aux épreuves écrites de la session 2010 du bac au centre de Ouragahio était à grande échelle. « Ceux des enseignants qui s’opposaient à la tricherie étaient diabolisés », révèle-t-il.
Jefferson Gnabro
Correspondant Régional
8/7/2011
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