Après le bac, on revient presque à la case départ mais en plus compliqué. L'orientation universitaire se corse et la décision est très difficile à prendre par le bachelier ou ses parents. Actuellement, l'heure est à l'indécision. Les guides (version papier) ne seront entre les mains des nouveaux bacheliers (première session) qu'à partir d'aujourd'hui, ce qui ne leur facilite pas la tâche.
Ils devraient l'avoir plus tôt pour prendre leur temps et étudier comme il faut les différentes opportunités qui s'offrent à eux. Ils n'ont pas tous la possibilité de disposer d'Internet pour consulter la version numérique.
Leurs camarades de la session de rattrapage, quant à eux, ne le recevront que le 12 juillet prochain. Et, immédiatement se déclenche l'opération d'orientation du premier tour (du 13 au 16 juillet).
A partir du 12 juillet, donc, tous les nouveaux bacheliers pourront consulter sur le site du ministère (www.orientation.tn) la liste des choix. Sur la base de celle-ci, ils commenceront à évaluer les possibilités qu'ils ont de choisir une filière au lieu d'une autre et de classer leurs choix selon leurs désirs.
Toutefois, il est certain que le candidat ne peut prétendre à un choix que s'il remplit les trois critères essentiels. D'abord, les choix qui sont formulés par ordre de priorité par le postulant. Ensuite vient le score. Ce dernier n'est pas toujours le même que celui de l'année précédente, bien qu'il y fasse référence.
Le score est variable. Il peut augmenter ou diminuer par rapport au score du dernier orienté d'une vingtaine ou d'une trentaine de points. Arrive en troisième position la capacité d'accueil des institutions d'enseignement demandées. Evidemment, si la capacité est grande, les chances d'affectation le sont aussi.
Il est vrai que les bacheliers appartenant aux 30% du premier tour auront les meilleurs choix qui correspondent à ce qu'ils ont demandé. Apparemment c'est logique. Or, on oublie, peut-être, que le résultat du bac ne reflète pas parfaitement le profil scientifique et culturel de l'élève.
Il existe beaucoup de candidats qui ont subi des pressions insupportables au moment des examens qui ont eu des conséquences négatives sur leurs résultats et, par conséquent, on ne retrouve plus leur niveau réel.
En tout cas, un futur étudiant est classé sur la base de ces résultats. Ainsi, nous retrouvons, au premier tour, près de 1.700 brillants lauréats ayant obtenu des moyennes se situant entre 17 et plus que 19/20 !
Plus de 70 bacheliers ont une moyenne supérieure à 19/20, plus de 480 ont une moyenne entre 18 et 19, plus de 1.170 autres ont une moyenne supérieure à 17/20 et pas moins de 2.000 bacheliers avec des moyennes entre 16 et 17/20.
A ceux-là on ne peut rien refuser.
L'aura des filières «prestigieuses»
Que les futurs étudiants ne se précipitent pas sur les spécialités qui sont trop souvent vantées à tort ou à raison. C'est sûr qu'il y a des disciplines qu'on peut considérer comme «nobles» et qui ne sont pas à la portée de n'importe quelle moyenne.
Mais il y en a d'autres qui ne manquent pas d'atouts et qui sont des filières d'avenir. Le candidat doit choisir ce qui correspond à son profil, à son tempérament (travailleur ou un peu flemmard) et pas seulement à son score.
Ce qu'on remarque, effectivement, c'est une pression sur les classes prépas, la médecine et le droit. C'est pourquoi les scores des meilleures filières seront automatiquement très élevés et la compétition trop rude.
C'est dans les 70 % des bacheliers qui restent que les problèmes de «mauvaise» orientation apparaissent. Généralement, on leur conseille de bien veiller à faire des choix raisonnables avec la contribution de leurs parents ou d'anciens étudiants ayant déjà passé ce cap.
Cette réflexion mûre leur évitera de recourir, par la suite, à une réorientation. Le ministère, lui, considère que les orientés ont été satisfaits ou non sur la base d'un premier groupe de choix. El l'affectation est sélectionnée dans ce groupe.
En dépit de ce processus qui est, maintenant, rodé, les chances ne sont pas toutes du côté de l'étudiant. Car on a souvent observé un grand nombre parmi eux qui recourt à la réorientation après avoir passé une année dans une filière où il n'a pas trouvé tous ses repères.
Mais une fois réorienté (si tant est qu'il obtienne satisfaction), il repart à zéro, comme s'il était un nouveau bachelier ! Aussi voit-on, chaque année, des étudiants nouveaux ou anciens partir vers l'étranger pour suivre la spécialité qui leur convient. Mais à quel prix ?
D'où la demande de plusieurs intervenants dans l'enseignement supérieur de revoir de façon plus globale le système en cours. Comme, par exemple, repenser et affiner l'instauration de passerelles entre les filières pour ne pas obliger l'étudiant à compromettre une année de son cursus et rendre possible le passage d'une branche à une autre plus flexible.
Certes, les autorités arguent que c'est surtout pour des raisons d'employabilité que le processus des affectations est ainsi fait. Or la réalité a montré que les dizaines de milliers de diplômés qui sortent des universités, des facultés et des instituts ou encore des écoles supérieures ne sont pas tous injectés dans le marché de l'emploi.
A tout le moins doivent-ils patienter ou accepter des offres pour lesquelles ils n'ont pas été formés.
C'est pour ces raisons, notamment, que les nouveaux bacheliers ont intérêt de prendre leurs responsabilités et de commencer dès le 13 juillet à faire la saisie des choix. Rappelons que pour la cinquième année consécutive, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique utilise son site web pour cette opération. Les fiches roses, vertes et blanches sont du passé.
Amor Chraiet
2 juillet 2011