COTE D’IVOIRE – Mandat d’arrêt contre Charles Blé Goudé

La justice ivoirienne a lancé un mandat d'arrêt international contre Charles Blé Goudé, ancien ministre et chef des milices de jeunes du président déchu Laurent Gbagbo, accusé par le nouveau régime d'incitation aux violences ethniques et d'attaques visant le personnel des Nations unies.

Le parquet, qui a annoncé aujourd'hui la nouvelle, a précisé que trois autres proches de Laurent Gagbo – l'ex-porte-parole du gouvernement Ahoua Don Mello, l'ancien ministre de l'Industrie Philippe Attey et l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en Israël, Raymond Koudou Kessie – étaient pareillement visés. Les charges retenues contre ces quatre personnalités ainsi qu'à l'encontre de 21 autres personnes en détention comprennent "infractions contre la sûreté (et) (…) l'autorité de l'Etat, constitution de bandes armées, rébellion, abus de pouvoirs, tribalisme et xénophobie", a déclaré le procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi. 

"Pendant de nombreuses semaines, des gens se sont rendus coupables d'incitation à la haine et à la xénophobie et ont commis toutes sortes d'atrocités", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Abidjan. 

Blé Goudé, un tribun hors pair qui se faisait appeler "le général de la Jeunesse" pour sa capacité à mobiliser les jeunes de la rue au service de Laurent Gbagbo, a joué un rôle clé pour aider le chef de l'Etat à se cramponner au pouvoir après sa défaite à l'élection présidentielle du 28 novembre. 

Le début de guerre civile qui a suivi s'est soldé part au moins 3.000 morts. 
Laurent Gbagbo a fini par être capturé le 11 avril dans son bunker de Cocody, à Abidjan, par les forces loyales à son adversaire, Alassane Ouattara, appuyées par les soldats français de "Licorne". 

Charles Blé Goudé, célèbre aussi pour ses accents xénophobes et notamment anti-Français, commandait les Jeunes Patriotes, une milice de jeunes au service du président renversé actuellement détenu dans le nord de la Côte d'Ivoire avec son épouse, Simone, dans l'attente de son procès pour crimes de guerre, corruption, détournement de fonds publics et autres crimes économiques. 

Une délégation de la Cour pénale internationale (CPI) séjourne actuellement en Côte d'Ivoire pour établir s'il existe des éléments suffisants pour ouvrir une enquête sur les plus graves atrocités commises pendant la guerre civile. 

Reuters – 01/07/2011

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