Du précoce Dominique de Villepin à l'angoissée Marine Le Pen, sans oublier un Nicolas Sarkozy au rattrapage, tous les candidats à la présidentielle sont passés par l'étape baccalauréat. Depuis jeudi, la version 2011 a débuté. L'occasion pour tous de se remémorer les souvenirs de cet examen. Un passage clef traversé par les hommes et les femmes politiques avec plus ou moins de réussite. Interrogés par leJDD.fr, ils se sont prêtés au jeu et nous racontent, en quelques mots, "leur bachot".
Ils ont eu une mention
Inscrite au lycée Paul Valéry dans le 12e arrondissement de Paris, Martine Aubry a passé un bac B (ancien ES) en 1967. L'actuelle première secrétaire du PS a obtenu une mention. Côté philo, elle avait planché sur un sujet abordant la question des droits de l'homme et des droits des citoyens. "J'avais eu 13, ce n'était pas formidable, mais je n'étais pas particulièrement bonne en philo", a-t-elle raconté mercredi à l'AFP. En marge d'un déplacement sur le thème de la sécheresse, Martine Aubry a estimé qu'elle était tombée sur "un beau sujet (…) très intéressant".
Dominique de Villepin a également obtenu son baccalauréat avec une mention "assez bien". Le président de République solidaire, qui a fait sa scolarité au lycée privé jésuite Le Caousou de Toulouse, l'a eu avec un an d'avance, à 16 ans. Sur le site de son parti, l'ancien Premier ministre explique son parcours scolaire : "Je suis né au Maroc et j'ai grandi et voyagé dans de nombreux pays en Afrique, en Amérique Latine, au Venezuela notamment, et aux Etats-Unis. Puis je suis rentrée en France pour y passer mon baccalauréat et y poursuivre mes études supérieures."
Ils ont eu entre 10 et 12
L'examen a été plus problématique pour Hervé Morin, qui a eu son bac D (ancien bac bio) en 1980. "Je l'ai eu à un point près. J'ai été viré du lycée en avril. J'ai ensuite été enfermé chez moi pendant deux mois", a expliqué le centriste au JDD.fr. Le chef de file du Nouveau centre a en effet eu une scolarité agitée : après avoir redoublé sa seconde et sa première, il a été renvoyé de l'internat du lycée public de Deauville, puis d'un lycée privé de Caen. "Si je n'avais pas connu ma femme, je n'aurai pas eu" l'examen, assure Hervé Morin. Avant de conclure : "Les femmes sont des moteurs dans la vie".
Marine Le Pen se souvient très bien de son année de terminale et de l'épreuve du bac – un bac B (ancien ES) – passée en 1986. L'actuelle présidente du Front national l'a eu au rattrapage. "Je l'ai passé à Clamart et j'étais terrorisée, morte de trac. Je me souviens avoir eu 4 en philosophie sur un sujet qui m'inspirait pourtant : 'Le citoyen a-t-il un droit de résistance?' J'étais outrée de ma note et j'ai donc demandé à voir ma copie", s'est remémorée la frontiste, jointe par leJDD.fr. Et la remarque du correcteur l'a aidé à choisir son orientation : "Il y avait écrit 'Copie de droit et pas de philosophie'. Du coup, j'ai fait du droit où je me suis effectivement sentie très à l'aise". Le bac "a en quelque sorte anticipé ma vocation professionnelle", reconnaît l'avocate.
Nicolas Sarkozy a également eu son bac B (ancien ES) au rattrapage en 1973. S'il ne se rappelle pas de son sujet de philo, le président de la République se rappelle de sa note : 10. Sur Internet, certains de ses résultats ont toutefois circulé. Jean-Bernard Gonzalès, un professeur retraité qui a été examinateur au lycée Molière où le chef de l'Etat a passé son oral, assurait àRue89 en mai 2007 que Nicolas Sarkozy avait eu 7/20 en français (écrit), 12/20 en français (oral), 10/20 en anglais, 11/20 en économie et 8/20 en maths.
Egalement contactées, plusieurs personnalités politiques n'ont pas souhaité répondre au JDD.fr. Parmi elles, Nicolas Hulot qui a eu son bac et était scolarisé au lycée Fénelon à Paris. Au cours de sa carrière, le candidat à la primaire écologiste a ironisé à plusieurs reprises sur sa scolarité, se déclarant "bac +3 mois", en référence à son passage rapide à la faculté de médecine de Paris-VI. Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche a, quant à lui, obtenu le fameux diplôme en 1969 au lycée Rouget de Lisle de Lons-le-Saunier (Jura). François Bayrou a obtenu un bac B (ancien ES) en 1968 dans la ville de Nay (Pyrénées-Atlantiques). Ségolène Royal le passait la même année avec succès dans les Vosges. Quant à François Hollande, il a décroché son bac au lycée Pasteur de Neuilly (Hauts-de-Seine). Et Jean-Louis Borloo au lycée Janson-de-Sailly à Paris (XVIe).
Les amnésiques : ils l'ont eu, mais n'ont pas de souvenirs
"Mon baccalauréat, c'était en 1980, mais je ne m'en souviens absolument pas!", assure Nicolas Dupont-Aignant au JDD.fr. Le président de Debout la République revient toutefois sur le contexte de l'examen – un bac C (ancien bac S) – qui semble, par contre, l'avoir marqué : "Il pleuvait et je n'avais aucune envie de le passer". "L'épreuve de mathématiques m'avait notamment laissé perplexe et j'avais peur d'y perdre trop de points. A posteriori, l’examen m’a semblé plus facile que je ne le craignais", conclut le député.
D'autres n'ont plus aucun souvenir de leur baccalauréat. C'est le cas de Christine Boutin du Parti chrétien démocrate. "Elle ne se souvient de rien, à part qu'elle était stressée", précise son entourage. Même chose pour Nathalie Arthaud. "Nathalie ne se souvient de pas grand chose et pense ne rien avoir d'intéressant à raconter à ce propos", assure-t-on du côté de Lutte ouvrière.
Les inclassables
Pour la candidate à la primaire écologiste, Eva Joly, les choses sont plus compliquées. L'ancienne magistrate, qui possède la double-nationalité, a en effet effectué la première partie de sa scolarité en Norvège, et plus précisément à Oslo où elle a grandi. Là-bas, pas de baccalauréat, mais le "Vitnemal". Contactée, l'équipe de campagne d'Eva Joly n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Source: http://www.lejdd.fr
17 juin 2011