L'accord, qui devra être signé, prévoit l'arrêt des mouvements de protestation.
Bonne nouvelle pour les élèves marocains. La grève annoncée par les centrales syndicales de l'enseignement les 11 et 12 de ce mois n'aura pas lieu. En effet, un accord sera bientôt signé entre le secrétariat d'Etat chargé de l'Enseignement scolaire et les syndicats mettant ainsi fin au mouvement de protestation.
Un vrai soulagement est ressenti chez les parents fatigués des grèves successives qui perturbaient les cours de leurs enfants et influençaient négativement le bon déroulement des études. Le nouvel accord intervient après deux années d'attente d'une réaction du ministère qui a tardé à venir. Les formations syndicales menaçaient en effet de passer à d'autres formes de protestations à cause de la suspension du dialogue avec le département. «Les revendications des syndicats n'ont pas eu d'écho auprès du ministère qui a choisi de pratiquer la politique de l'autruche.
Cette réaction a poussé les syndicats de l'enseignement à serrer leurs rangs et à former 9 comités pour mieux organiser le dialogue avec le ministère», indique Mohamed S'himed, secrétaire général de la Fédération libre de l'enseignement. L'action conjointe menée par toutes les centrales sectorielles semble avoir porté ses fruits. La multiplication des débrayages largement suivis par les fonctionnaires du secteur a constitué un moyen fort de pression sur le secrétariat d'Etat qui a fini par céder. Il faut dire aussi que la concession du département est tombée à point nommé pour sortir de cette impasse et sauver les élèves du spectre de l'année blanche qui plane toujours sur le secondaire. L'incertitude règne en effet toujours dans les établissements scolaires de certaines régions comme le sud. «Le retard accumulé au cours de cette année sera difficile à rattraper. Certains établissements ont connu plus de 48 jours de grèves. Je tiens à souligner que ces débrayages largement suivis ne sont pas toujours organisés pour faire entendre la voix des syndicats comme on pourrait le prétendre. Ces débrayages sont observés des fois pour protester contre la cherté de la vie, la flambée des prix ou encore l'exclusion d'un syndicat non représentatif du dialogue avec le ministère, faisant ainsi perdre de nombreuses journées d'études aux élèves», affirme le ministre de l'Education nationale Ahmed Akhchichine.
Pour M. S'himed, il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Le corps d'enseignants s'engagera à organiser des séances de rattrapage au profit des élèves pour les aider à surmonter les retards accumulés à cause des grèves, une fois que l'accord sera signé.
Notons qu'en vertu de cet accord, le ministère s'engage donc à satisfaire les revendications des syndicats qui consistent notamment à la promotion des fonctionnaires ayant une licence ou un doctorat sans concours. «Nous exigeons un reclassement à l'échelle supérieure et la prise en considération du diplôme dans la promotion des cadres. Nous estimons qu'il est injuste de recruter les nouveaux diplômés sur la base de leurs diplômes et leur accorder directement l'échelle 10 sans concours alors qu'on impose l'examen aux anciens licenciés fonctionnaires de l'éducation nationale ayant des années d'expérience pour passer de l'échelle 9 à l'échelle 10», déplore Khalid Essate membre du bureau national de la Fédération nationale des fonctionnaires de l'enseignement.
Par ailleurs, les autres revendications qui seront satisfaites portent sur l'instauration du droit au classement hors échelle à tous les fonctionnaires de l'éducation nationale et la garantie d'un accès équitable aux concours d'agrégation et d'inspecteur de l'éducation nationale à tous les enseignants du ministère.
Pour les centrales syndicales, l'engagement porte sur l'arrêt des grèves et l'adhésion à la paix sociale et au projet de refonte de l'enseignement. Un chantier mené par le ministère pour une réforme générale du système de l'enseignement.
La menace de l'année blanche persiste
C'est l'incertitude totale au niveau des établissements scolaires sur lesquels plane toujours le spectre de l'année blanche. Le retard accumulé à cause des grèves successives est important et il serait difficile de rattraper le temps perdu… D'après les déclarations de M. S'himed, secrétaire général de la Fédération libre des enseignants, c'est la région de Souss-Massa-Drâa et celle de Laâyoune qui sont les plus menacées par l'année blanche.
En effet, même si le ministère et les syndicats ont fini par enterrer la hache de guerre, la confrontation n'a pas été sans conséquence. Aujourd'hui, l'année scolaire risque d'être compromise et ce sont les élèves qui seront les seuls perdants !
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10/05/2011