Aujourd’hui, les statistiques sont rares à obtenir en République Démocratique du Congo (RDC). Pour estimer l’ampleur des abus sexuels dont sont victimes les femmes dans le pays, des chercheurs américains ont donc dû élaborer des extrapolations d’après une étude menée en 2007. Leurs conclusions sont sans appel : en RDC, plus de 400 000 viols sont commis chaque année ; soit quasiment un par minute.
Le viol est devenu hélas banal en République Démocratique du Congo. C’est ce qui ressort de l’étude conduite par trois chercheurs américains spécialistes de la santé. Leur enquête* montre en effet que le phénomène s’étend aujourd’hui dans tout le pays, bien au-delà de la seule zone Est -la plus sujette aux troubles- ; mais aussi qu’il se généralise au sein même des familles.
Pour les trois chercheurs, la situation pourrait toutefois être pire encore que ce que leur étude, menée auprès de plus de 3000 femmes entre 15 et 49 ans, révèle. Les cas de viols sur fillettes, sur des femmes âgées de plus de 70 ans, mais aussi, de plus en plus, sur des petits garçons et des hommes se multiplient. Or les témoignages de ces catégories de victimes restent difficiles à recueillir.
Depuis près de quinze ans, la République Démocratique du Congo vit dans un état de guerre permanent. Ses richesses en matières premières et en ressources minières -en particulier celles de la région du Nord-Kivu, dans l'Est du pays- sont disputées par les rebelles tutsis, soutenus par le Rwanda voisin.
La guerre civile en RDC est le conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale ; il est également celui où le viol s’utilise comme arme de guerre.
* Publiée dans The American Journal of Public Health.
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