Le bilan que vient de publier le cabinet QS combine la production scientifique et la réputation des universites dans le tissu économique.
« Encore un classement qui magnifie le modèle anglo-saxon », diront les réfractaires aux comparaisons internationales. « C'est un bilan sans aucune surprise », rétorqueront les connaisseurs. Le palmarès 2010 publié par le cabinet QS va bien au-delà des classements traditionnels comparant entre eux les temples mondiaux du savoir. Les 600 plus grandes universités de la planète sont évaluées en fonction de deux critères complémentaires : la production brute de savoir et la qualité de leurs relations avec le monde économique.
Allemands et Français hors jeu
Les cinq piliers technologiques du monde industriel, à l'exception des sciences du vivant, sont pris en compte pour établir ce hit-parade : informatique, chimie, électricité-électronique, construction mécanique et génie civil. Le mode de classement est construit sur la base de données Scopus, qui liste les publications des chercheurs dans plus de 5.000 journaux ou revues internationales. L'enquête analyse également, et c'est sa grande originalité, l'opinion des entreprises et des organismes faisant appel à de gros bataillons de cadres techniques. Selon les auteurs, ce bilan combine donc des critères objectifs (la production scientifique) et des jugements plus subjectifs liés à la réputation des universités dans le tissu économique. Cet indicateur permet ainsi de mesurer le niveau d'employabilité et la capacité d'intégration d'un docteur ou d'un ingénieur dans une structure industrielle.
Le résultat est sans appel. Quelle que soit la discipline retenue, les premiers sont toujours les mêmes : Massachusetts Institute of Technology (MIT), Stanford, Cambridge, Berkeley, Harvard, Imperial College, Oxford. Dans le peloton de tête, l'Europe fait donc pratiquement jeu égal avec les Etats-Unis, à ceci près que les trois champions du Vieux Continent sont tous anglais. Mauvaise surprise, les écoles et universités allemandes et françaises sont pratiquement hors jeu. En revanche des pays comme l'Australie, la Suisse, le Canada ou Singapour tirent convenablement leur épingle du jeu.
Modèle anglo-saxon
Seulement deux institutions françaises se classent dans le Top 50 mondial dans deux disciplines : l'Ecole normale supérieure (ENS), qui décroche le 32e rang en informatique, et l'Ecole polytechnique, qui fait un peu mieux : 24e en électricité-électronique. Les Allemands ne sont pas mieux lotis. La Technische Universität de Munich (TUM) obtient une 39e place en chimie. Et une 36e place en construction mécanique-aéronautique devant l'université d'Aix-la-Chapelle (RWTH Aachen), pointée au 47e rang dans ce même secteur. Le modèle universitaire anglo-saxon sort donc largement vainqueur de ce concours. En dehors des stars anglo-saxonnes, plusieurs universités de taille moyenne font une percée remarquée. Zurich (ETH), Lausanne (EPFL), Singapour (NUS), Tsinghua, McGill, Manchester. Tout en haut de l'affiche, le MIT rafle les 5 premières places et remporte haut la main le titre honorifique de meilleure université scientifique du monde. Il devance Stanford et Cambridge, qui montent ex aequo sur la seconde marche du podium.
A. P., Les Echos
Source: www.lesechos.fr
18/04/2011